Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère
(n° 3/2019)
. Marion Leblanc-Wohrer propose une analyse de l’ouvrage de Frédéric Pierucci et Matthieu Aron, Le Piège américain (JC Lattès, 2019, 480 pages).

L’utilisation du droit comme instrument économique n’est pas nouvelle et n’est pas l’apanage des États-Unis. Mais c’est bien ce pays qui l’a le plus structurée, développant depuis le début des années 2000 un véritable soft power juridique, notamment via une extension de l’applicabilité territoriale d’un de ses textes les plus puissants, le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA). Voté en 1977, le FCPA vise à sanctionner les faits de corruption d’agents publics à l’étranger. En 1998, les États-Unis adoptent une interprétation extensive de la notion de rattachement à leur pays, ce qui leur permet alors de poursuivre les entreprises étrangères. C’est le cœur du livre que signent Frédéric Pierucci et le journaliste Matthieu Aron, qu’on lit comme un polar, un imbroglio judiciaire dans un contexte de guerre économique.