Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2015). Yoo Junghwan propose une analyse de l’ouvrage de Pascal Dayez-Burgeon, La Dynastie rouge. La Corée du Nord, 1945-2014 (Perrin, 2014, 446 pages).
Ancien diplomate culturel à Séoul, Pascal Dayez-Burgeon s’est imposé, avec ses trois précédents ouvrages, Les Coréens (Tallandier, 2011), Histoire de la Corée (Tallandier, 2012) et De Séoul à Pyongyang. Idées reçues sur les deux Corées (Le Cavalier bleu, 2013), comme un des principaux passeurs de la Corée en France. Avec La Dynastie rouge, il nous offre la première biographie croisée des trois Kim qui ont dirigé la Corée du Nord depuis 1945.
Loin des clichés habituels brodant sur l’absurdité du régime et la folie de ses dirigeants, l’auteur cherche à comprendre les raisons qui ont permis à la dynastie de tenir malgré ses échecs, ses provocations et ses volte-face à répétition.
L’ouvrage de Nicolas Beau et Dominique Lagarde, bons connaisseurs de la Tunisie contemporaine, est bienvenu pour rendre compte de la seule expérience réussie des printemps arabes. Les auteurs reviennent dans un premier chapitre sur la journée du 14 janvier 2011 qui a vu la fuite du président Zine El-Abidine Ben Ali, dans des conditions qui conservent une part de mystère. L’ex-dictateur gardait-il l’espoir d’un retour rapide pour rétablir l’ordre ? L’effondrement de l’appareil sécuritaire sur lequel reposait le régime le rend vite impossible.
Comme l’ouvrage collectif qu’il avait dirigé en 2000 (Le Pakistan, Fayard), il faut saluer Le Syndrome pakistanais de Christophe Jaffrelot, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique et ancien directeur du Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po, l’un de nos meilleurs spécialistes de l’Asie du Sud : ce livre d’un très grand intérêt sera à son tour un ouvrage de référence.
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