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L’Histoire du monde se fait en Asie

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère
(n° 4/2018)
. Frédéric Charillon propose une analyse de l’ouvrage de Pierre Grosser, L’Histoire du monde se fait en Asie. Une autre vision du XXe siècle (Odile Jacob, 2017, 656 pages).

Après la lecture de ces douze chapitres, on ne voit plus l’histoire du monde ni les relations internationales telles qu’on a pu les apprendre en Europe ou en Amérique du Nord. Le but n’est pas de nous dire que les grands événements du siècle passé trouvent leur origine en Asie (même si l’auteur pose souvent la question). Mais plutôt de « dés-européano-centrer » cette histoire, pour la mettre en résonance avec les dynamiques d’un Extrême-Orient souvent précurseur, répétition générale ou baromètre de rapports de force plus globaux, de stratégies est-ouest ou nord-sud.

Diplomatie et « relations internationales » au Moyen Âge

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2018). Philippe Contamine propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Jean-Marie Moeglin et Stéphane Péquignot , Diplomatie et « relations internationales » au Moyen Âge (IXe-XVe siècle) (PUF, 2017, 1 112 pages).

Si l’on s’arrête à la seule histoire européenne, l’opinion commune voudrait que la diplomatie, dans ses formes actuelles, n’ait réellement pris naissance qu’au XVIIe siècle, les traités de Westphalie (1648) jouant un rôle de référence. Le premier mérite des auteurs est ici de montrer que la période médiévale, depuis le démembrement de l’empire carolingien et l’émergence consécutive des royaumes, des principautés et des cités-États, a connu d’authentiques « relations internationales », dans la guerre comme dans la paix. Autrement dit, en dépit de l’enchevêtrement des vassalités et des fidélités, des rapports existaient de puissance à puissance ne ressortissant pas aux affaires intérieures. Ainsi, il fallut longtemps aux rois de France pour imposer dans l’étendue de leur royaume le monopole de la diplomatie légitime, complémentaire du monopole de la violence légitime. Quant au pape et à l’empereur, ils furent toujours incapables, malgré leurs prétentions, d’être des juges suprêmes au sein de la chrétienté. À des degrés divers, celle-ci fut toujours politiquement divisée.

Histoire mondiale de la France

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). Maurice Vaïsse propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Patrick Boucheron, Histoire mondiale de la France (Seuil, 2017, 800 pages).

L’ambition de cet ouvrage est de proposer à un large public « une histoire de France accessible et ouverte ». D’ailleurs, Patrick Boucheron annonce, dans son ouverture, que ce livre se veut « innovant » et « joyeusement polyphonique ». Difficile aux lecteurs de la revue Politique étrangère de bouder une telle invitation, qui privilégie « l’approche du grand large ». Et de fait l’ouvrage, qui se décline de la Préhistoire à 2015 en 146 entrées par dates, illustre le rapport de la France au monde dans un sens bien précis : il ne s’agit pas d’une histoire de la France mondiale, mais d’une histoire mondiale de la France.

La Revanche de l’Histoire

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère (n°3/2017). Marc Hecker, chercheur au Centre des études de sécurité de l’Ifri, directeur des publications de l’Ifri et rédacteur en chef de Politique étrangère, propose une analyse de l’ouvrage de Bruno Tertrais, La Revanche de l’Histoire (Odile Jacob, 2017, 144 pages).

Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, est spécialiste des questions de défense. Il n’est pas historien et ne prétend pas l’être. Son expérience des zones de conflit lui a néanmoins permis de mesurer l’impact de l’histoire dans les soubresauts de la politique internationale. Ainsi La Revanche de l’Histoire ne porte-t-elle pas tant sur l’histoire elle-même que sur l’instrumentalisation politique et stratégique qui peut en être faite. Comme le disait Paul Valéry : « L’histoire justifie ce que l’on veut. »

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