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[CITATION] Stratégies mémorielles et géopolitique de la conquête

Citation issue de l'article « Stratégies mémorielles et géopolitique de la conquête » de Georges Mink, paru dans PE 2/2023 : 
« Pour justifier la reconstitution de l’empire, nécessairement par la voie militaire, Vladimir Poutine doit avoir derrière lui non seulement son armée et ses généraux, mais aussi sa population. Il s’agit donc de construire une légitimité par le recours à une vision historique. La géopolitique de conquête russe de Poutine n’a que peu à faire d’une vérité historique crédibilisée par une démarche scientifique. Ce qui compte, c’est l’efficacité mobilisatrice de la narration. »

Lisez l’article intégral de Georges Mink ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 2/2023 de Politique étrangère ici.

Quelle histoire. Un récit de filiation (1914-2014)

HistoireCette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2014). Yves Gounin propose une analyse de l’ouvrage de Stéphane Audoin-Rouzeau, Quelle histoire. Un récit de filiation (1914-2014) (Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, 2013, 160 pages).

Au milieu de l’abondante production bibliographique que suscite le centenaire de la Grande Guerre, ce court essai retient l’attention à double titre.

D’une part, il est l’œuvre d’un des spécialistes français les plus réputés de la Première Guerre mondiale. Stéphane Audoin-Rouzeau en a profondément renouvelé l’historiographie. En plaçant au cœur de ses recherches le soldat, ses peurs, ses convictions, son libre arbitre aussi, il a combattu l’idéologie pacifiste qui faisait des poilus les victimes d’une boucherie inéluctable.

D’autre part, cet essai ne traite pas à proprement parler de la guerre, mais de ses traces dans une famille, celle de l’auteur lui-même. Stéphane Audoin-Rouzeau tente d’identifier la marque laissée par la Grande Guerre dans sa généalogie. Le témoignage est intime, sans céder à l’exhibitionnisme. Il est subjectif, sans rien renier des pratiques scientifiques de l’historien.

Ses deux grands-pères, nés en 1891 et en 1896, combattirent au front. Le premier livre dans ses carnets l’image, lisse, d’un soldat patriote, combattant par devoir, vouant aux « Boches » une haine atavique. Le second, lui, n’a laissé qu’une seule lettre : une longue description hallucinée des violences qu’ils traversent en août 1916. Ils moururent trop jeunes pour que l’auteur, né en 1955, en discute avec eux. En revanche, le grand-père de son épouse est mort presque centenaire en 1989, et c’est lui que le jeune historien a longuement interrogé lors de la préparation de sa thèse consacrée aux « soldats des tranchées ».

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