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Interview : 3 questions à John Seaman

Chercheur au Centre Asie de l’Ifri, John Seaman a écrit l’article « Minerais critiques : une diversification problématique » dans le n° 4/2023 de Politique étrangère. Il répond ici en exclusivité à 3 questions pour politique-etrangere.com.

1. De quelles manières la transition énergétique bouleverse-t-elle la géopolitique des matières premières ?

D’abord, il faut noter l’effet de la demande – une plus grande quantité pour une plus grande diversité de matières premières – essentiellement des métaux. Les technologies de la transition énergétique – éoliennes, panneaux solaires, véhicules électriques, systèmes à hydrogène – font déjà appel à une grande diversité de métaux, dont le lithium, le cobalt, le nickel ou le graphite pour les batteries, le néodyme ou le dysprosium (qui font partie du groupe dit des « terres rares ») pour les aimants permanents, et même des métaux de base comme le cuivre, nécessaire en grandes quantités pour soutenir une électrification massive. La demande pour ces matières premières augmente déjà et va vraisemblablement continuer de s’accroître de manière exponentielle dans les années à venir – de l’ordre de 40 fois pour certaines matières comme le lithium.

Plus la transition énergétique s’accélère – avec celle du numérique en parallèle –, plus on bascule d’un âge des hydrocarbures vers un nouvel âge des métaux, créant de nouvelles relations de dépendance et de nouveaux jeux de pouvoir. Il est clair que certains pays sont mieux lotis que d’autres : l’Indonésie avec ses réserves de nickel ; le Chili, l’Argentine ou même le Mexique avec des sources de lithium ; la République démocratique du Congo avec le cobalt ; ou encore des pays comme l’Australie et le Canada qui bénéficient de richesses minérales importantes dans leurs sous-sols.

« Chine, Russie, UE… pour exploiter son lithium, la Bolivie se cherche des alliés »

Dans un article publié le 5 janvier 2024 dans Libération, la journaliste Isabelle Hanne analyse la démarche nouvelle de la Bolivie qui cherche à s’ouvrir à l’étranger afin de tirer profit de son potentiel énergétique, notamment l’exploitation de son lithium. Elle cite à ce titre l’article « Géoéconomie du lithium », écrit par Vincent Bos et Marie Forget et publié dans le n° 4/2023 de Politique étrangère.

Malgré ses immenses ressources, le pays enclavé doit se tourner vers l’étranger, en particulier vers la Chine et la Russie, pour tenter de transformer son potentiel en production à grande échelle.

Avec le Chili et l’Argentine, la Bolivie constitue l’un des sommets du « triangle du lithium ». La saumure de leurs déserts de sel, sur le plateau des Andes centrales, concentre plus de la moitié des réserves mondiales de ce métal, essentiel à la transition énergétique pour ses propriétés de stockage de l’électricité. Alors que les besoins mondiaux en lithium pourraient être multipliés par 42 d’ici 2040, selon l’Agence internationale de l’énergie, les richesses non exploitées de la Bolivie attisent l’intérêt d’entreprises étrangères pour ce petit pays enclavé, l’un des plus pauvres d’Amérique du Sud. « L’importance accrue [du lithium] est en train de redessiner les cartes de la géopolitique de l’énergie : l’Australie et l’Amérique latine acquièrent une centralité qu’elles n’avaient pas auparavant », écrivent les géographes Vincent Bos et Marie Forget, dans un article de Politique étrangère, la revue de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

[CITATION] Géoéconomie du lithium

Lisez l’article de Vincent Bos et Marie Forget ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 4/2023 de Politique étrangère ici.

[CITATION] Minerais critiques : une diversification problématique

Lisez l’article de John Seaman  ici.

Retrouvez le sommaire du numéro 4/2023 de Politique étrangère ici.

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