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Le Hezbollah. Mobilisation et pouvoir

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2015). Erminia Chiara Calabrese propose une analyse de l’ouvrage d’Aurélie Daher, Le Hezbollah. Mobilisation et pouvoir (PUF, 2014, 480 pages).

Le livre d’Aurélie Daher, issu d’une thèse de doctorat en science politique, est le fruit de plusieurs années d’immersion durant lesquelles elle a mené des centaines d’entretiens auprès de hauts responsables, de militants et de sympathisants du Hezbollah. L’auteur entend apporter ici des réponses aux « interrogations quant à l’avenir du Hezbollah » à travers une étude « de la mobilisation du parti dans son pays d’origine ». Cette dernière repose, selon elle, sur trois catégories : militaire, politique et sociale. On la rejoindra aisément quand elle écrit que le parti a choisi « à partir de 2006 de refermer ses portes à l’observation […] rendant l’accès à son appréhension peu aisé ».

Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (1/2015).  Denis Bauchard propose une analyse croisée de : Georges Malbrunot et Christian Chesnot, Les Chemins de Damas. Le dossier noir de la relation franco-syrienne (Robert Laffont, 2014, 390 pages) et de Frédéric Pichon, Syrie. Pourquoi l’occident s’est trompé (Éditions du Rocher, 2014, 132 pages).

Ces deux ouvrages viennent à leur heure. Alors que se développent les interrogations sur la pertinence des choix des États-Unis et de l’Europe à l’égard du régime de Bachar Al-Assad, ils permettent de mieux comprendre les raisons pour lesquelles la politique menée en particulier par la France se trouve dans une impasse.

Le premier ouvrage, très documenté, s’attache à analyser, pour la période qui s’étend de 1981 à aujourd’hui, l’évolution des relations bilatérales entre Paris et Damas. Ce qui frappe, à sa lecture, est le caractère dense, difficile et heurté de ces relations, qui sont passées par des hauts et des bas, souvent de façon brutale.

La Jordanie contestataire

Cette recension d’ouvrage est issue de Politique étrangère (4/2014). Denis Bauchard propose une analyse de l’ouvrage de Pénélope Larzillière, La Jordanie contestataire. Militants islamistes, nationalistes et communistes (Actes Sud, 2013, 242 pages).

LarzilliereLes ouvrages en langue française sur la Jordanie sont rares : celui-ci apporte sur le pays, sa société et sa vie politique une analyse intéressante et originale qui mérite d’être relevée. Pénélope Larzillière est partie d’une enquête de terrain de plusieurs années au cours desquelles elle a pu recueillir les témoignages de nombreux militants de sensibilités différentes : nationalistes, communistes, islamistes. L’exploitation de ces entretiens lui a permis de reconstituer les trajectoires de ces militants, et de reconstituer la façon dont la « monarchie constitutionnelle » a géré, en combinant « ouverture et répression », la vie politique du royaume qui reste un îlot de stabilité au Moyen-Orient.

Il n’y a pas de « Question d’Orient » : Trois questions à Georges Corm

Georges Corm, professeur à l’Institut des sciences politiques de l’université Saint-Joseph à Beyrouth et auteur de l’article « La Première Guerre mondiale et la balkanisation du Moyen-Orient » paru dans le numéro de printemps 2014 de Politique étrangère, a accepté de répondre à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

Sykes-Picot1) Dans votre article, vous critiquez la manière dont la France et le Royaume-Uni ont géré l’effondrement de l’Empire ottoman. Quelles ont été les principales erreurs commises ?

La critique est la moindre des choses lorsque l’on voit le gâchis humain, en termes de génocides et de déplacements forcés de population, qui a résulté de la liquidation de l’empire ottoman. Celle-ci a été planifiée par les deux puissances victorieuses de la guerre de 1914-1918 et inscrite dans le traité de Sèvres de 1920, qui n’a jamais pu être appliqué. Ce traité irréaliste prévoyait la fragmentation du territoire anatolien, centre historique de l’empire, en différentes entités non turques (arméniennes, kurdes, assyrienne, grecque et italienne). La réaction militaire foudroyante de Kemal Atatürk a fait échouer ce projet que les armées française et anglaise, épuisées, n’avaient pas les moyens de concrétiser par la force. Il eût été bien plus sage de préconiser et d’aider à mettre en place en Anatolie une fédération ou un autre régime politique accommodant la très grande diversité de peuplement de l’Anatolie de l’époque – des peuples qui avaient par ailleurs fort bien vécu ensemble durant des siècles.

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