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La Turquie en 100 questions

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). Denis Bauchard, conseiller pour le Moyen-Orient à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Dorothée Schmid, La Turquie en 100 questions (Tallandier, 2017, 280 pages).

La collection «En 100 questions» des éditions Tallandier entend donner des réponses pertinentes aux questions posées par un problème ou un pays faisant l’actualité. Il allait de soi que la publication d’un ouvrage sur la Turquie s’imposait, et celui-ci est signé Dorothée Schmid, spécialiste reconnue de la Turquie contemporaine qui dirige le programme «Turquie contemporaine et Moyen-Orient» à l’Ifri.

Syrie. Anatomie d’une guerre civile

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Rémy Hémez, chercheur au Laboratoire de recherche sur la défense (LRD) à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage d’Adam Baczko, Gilles Dorronsoro et Arthur Quesnay, Syrie. Anatomie d’une guerre civile (CNRS Éditions, 2016, 416 pages).

Syrie anatomie d'une guerre civile

Ce livre, co-écrit par Gilles Dorronsoro, professeur à l’université Paris 1, et deux doctorants, Arthur Quesnay et Adam Baczko, étudie en profondeur de la guerre civile syrienne. Les auteurs ont réalisé 250 entretiens, pour une bonne partie en Syrie, entre décembre 2012 et janvier 2013, et en août 2013, à une époque où il était encore possible d’accéder à la zone de guerre. Ils distinguent trois étapes dans la révolution syrienne.

La première, en 2011, est une phase de contestation politique essentiellement pacifique. Une telle contestation paraissait improbable pour la plupart des spécialistes, mais le fait même qu’elle ait existé permet de comprendre a posteriori les faiblesses du régime, à savoir son absence de base sociale et son manque de maîtrise des effets politiques du néolibéralisme.

« La Turquie, incontournable et difficile partenaire de l’Europe »

Dans l’édition des Échos du 30 mars, Jacques-Hubert Rodier analyse la position diplomatique de la Turquie. Il cite l’article d’Aurélien Denizeau , « La Turquie entre stabilité et fragilité », paru dans le n°1/2016 de Politique étrangère.

Les echosDans un paradoxe de l’Histoire, l’Union européenne et la Turquie ont dû se rapprocher pour faire face à la crise des réfugiés syriens. Un rapprochement qui semblait improbable il y a peu, tant les deux entités semblaient s’éloigner l’une de l’autre. Il intervient au moment où le président Recep Tayyip Erdogan glisse de plus en plus vers l’instauration d’un régime autoritaire marqué à la fois par une répression accrue contre les journalistes, les universitaires et l’instauration lente de la charia. Mais la guerre civile en Syrie et l’exode massif de Syriens fuyant à la fois les bombardements du régime de Bachar Al Assad et les exactions de l’État islamique sont en train de rebattre les cartes géopolitiques. Après avoir boudé la Turquie, l’Europe a finalement accepté d’ouvrir un nouveau chapitre des négociations d’adhésion qui font du surplace depuis 2005. De plus, Bruxelles a accepté d’examiner l’une des demandes d’Ankara : la suppression des visas pour les ressortissants turcs circulant dans l’espace Schengen. Deux promesses qui semblent faire partie d’un jeu de dupes.

La Turquie entre stabilité et fragilité : trois questions à Aurélien Denizeau

Auteur de l’article « La Turquie entre stabilité et fragilité » paru dans le numéro de printemps 2016 de Politique étrangère (1/2016), Aurélien Denizeau, doctorant en histoire et sciences politiques à l’INALCO, et ancien stagiaire du Programme Turquie de l’Ifri, a accepté de répondre à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

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1) Comment peut-on expliquer les mesures de plus en plus autoritaires adoptées par le gouvernement turc ?

Le triomphe de l’AKP et de Recep Tayyip Erdogan aux élections législatives anticipées du 1er novembre 2015 leur a redonné une légitimité qui paraissait remise en cause depuis quelques années. Ils ont une vaste majorité parlementaire, et sont au pouvoir au moins jusqu’en 2019, ce qui leur offre une très grande marge de manœuvre.

Dans le même temps, l’intensification des violences internes liées à la question kurde est utilisée par le gouvernement pour justifier son autoritarisme. Chaque nouvelle attaque terroriste du PKK (ou des milices qui lui sont liées, comme les TAK) est l’occasion pour Erdoğan de s’en prendre à l’opposition parlementaire (notamment au parti HDP), aux journalistes qui lui sont hostiles, aux avocats qui les défendent, etc. Il n’a pas hésité à menacer la Cour constitutionnelle quand elle a fait relâcher deux journalistes d’opposition. Le contexte de violence profite donc au gouvernement turc, en enfermant l’opposition dans un choix binaire : « Vous êtes avec nous, ou vous êtes avec les terroristes. »

Tout se passe comme si l’AKP sentait qu’il a désormais tous les atouts en main et que le moment est venu d’intensifier son contrôle sur la société. En cela, il s’inscrit dans une vieille tradition politique en Turquie, où le parti au pouvoir (quel qu’il soit) a toujours tendance à se considérer comme « propriétaire » légitime du pays. Et comme il est démocratiquement élu, l’AKP considère sa légitimité comme indiscutable : ceux qui le critiquent sont accusés de s’opposer au choix du peuple, donc à la démocratie.

2) Quelles sont les principales lignes de fracture qui traversent la société turque ?

Un premier clivage, assez clairement marqué, est celui qui oppose les soutiens d’Erdogan à ses opposants. Ce n’est pas un clivage symétrique, car le président est soutenu par un bloc assez identifiable, le petit peuple d’Anatolie profonde et les classes moyennes conservatrices représentées par le parti AKP ;

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