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Laurent Marchand (Ouest France) parle de PE

À lire: l’article de Laurent Marchand (Ouest France) sur le dernier numéro de Politique étrangère 4/2011 qui accorde une très large place à la contribution de Bichara Khader sur le printemps arabe (dossier « Démocratie, démocratisation »).

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Islamisme en Egypte : 3 questions à Bernard Rougier

Bernard Rougier, directeur du CEDEJ (Le Caire) et auteur notamment de l’ouvrage L’Oumma en fragments (PUF, 2011), publiera un article sur l’évolution de la situation politique en Egypte dans le n°1/2012 de Politique étrangère. En attendant la parution de cet article, il répond à trois questions sur la poussée de l’islamisme dans ce pays, en exclusivité pour le blog de Politique étrangère.

Comment interpréter la victoire des Frères musulmans aux élections législatives égyptiennes?

La victoire des Frères musulmans égyptiens résulte d’abord d’un effet naturel de sympathie vis-à-vis de l’organisation qui a le plus souffert de la répression pendant le gouvernement de Hosni Moubarak, surtout pendant les dernières années de sa présidence. Cet élan de solidarité évoque les scores du Parti communiste en France après la Seconde Guerre mondiale. Les Frères ont aussi bénéficié pendant la période électorale de très grandes ressources en termes de mobilisation et d’organisation interne; ils ont mené leur campagne électorale avec beaucoup de pugnacité, accompagnant pour cela les électeurs jusqu’aux portes des bureaux de vote. Ils étaient par ailleurs avantagés par un découpage électoral valorisant des circonscriptions électorales de très grande taille, propre à favoriser les partis idéologiques  et à fragiliser les notabilités locales.  On peut dire des Frères qu’ils sont l’équivalent dans la société de ce qu’est l’armée dans l’Etat : une organisation structurée, hiérarchisée, qui valorise à l’extrême le culte de l’obéissance et du secret. Dans cette période de grande instabilité, ce n’est pas un hasard si ce sont ces deux institutions qui dirigent aujourd’hui le pays. Enfin, la confrérie dispose de services sociaux particulièrement précieux en cette période de paupérisation de la société égyptienne. Répondre à la crise sociale sera le premier défi de cet « islamisme de gouvernement » aujourd’hui majoritaire au parlement. Sur un plan institutionnel, les islamistes seront peut-être les instruments involontaires du passage du régime présidentiel – souvent associé à la dictature au Moyen-Orient – au régime parlementaire, ce qui ne manque pas d’ironie pour un courant plutôt hostile aux « lois humaines ».

Que signifie le score élevé des salafistes d’al-Nour?

Le score élevé – plus de 120 députés – du parti salafiste al-Nour (« la Lumière ») est la grande surprise de l’élection. Aucun observateur n’avait anticipé pareil résultat. Le parti est une émanation d’un groupe de cheikhs salafistes installés dans la ville d’Alexandrie. Ces cheikhs, qui sont aussi médecins ou chirurgiens, étaient d’anciens militants de « l’association islamique » (Gamâ’a islâmiyya) de la Faculté de médecine de l’Université d’Alexandrie qui avait pour fonction de lutter contre les groupuscules gauchistes, avec les encouragements du président Sadate. Dans les années 1980, ils sont entrés en conflit avec les Frères musulmans désireux de contrôler cette association islamique. C’est de cette période que remonte leur caractère hybride : aussi efficaces que les Frères sur le plan organisationnel, auxquels ils ont emprunté les techniques de mobilisation, mais beaucoup plus intransigeants sur le plan religieux. Revendiquer la propriété des origines (le sens étymologique du mot arabe « salaf  » renvoie à la communauté des premiers musulmans) leur permet de définir le sens de l’appartenance à la communauté musulmane. Mobiliser les croyants à partir d’une lecture directe du corpus religieux – Coran et hadîth (paroles prophétiques) –  fait apparaître, par contraste, les Frères musulmans comme une organisation mondaine plus soucieuse d’occuper le pouvoir que de servir Dieu. Les salafistes ont aussi bénéficié de l’imprégnation religieuse de la société égyptienne provoquée par l’éclosion des chaînes satellitaires dans la seconde partie des années 2000. Enfin, ils ont su faire preuve de beaucoup de pragmatisme dans la composition de leurs listes électorales.

Que vous inspirent les comparaisons entre l’Egypte post-Moubarak et, d’une part, la révolution iranienne de 1979 et, d’autre part, la Turquie de l’AKP?

Les comparaisons avec la révolution iranienne ne sont pas convaincantes. En Iran, Khomeyni avait progressivement éliminé ses partenaires de la révolution, par la force, en occupant une position idéologique radicale au moment de la prise de l’ambassade américaine, et en maîtrisant l’appareil sécuritaire. En Egypte, les Frères musulmans, arrivés au pouvoir par la participation électorale, doivent composer avec l’armée, qui garde une position d’arbitre. Ni les Frères, ni l’armée n’ont la volonté – et même les moyens – d’éliminer une force politique de manière radicale et définitive. Pour des raisons différentes, ils doivent ménager un certain pluralisme politique pour construire des alliances et peser sur les jeux de pouvoir. Les représentants de l’utopie révolutionnaire à l’origine de la chute de Moubarak, s’ils ont fait un piètre score aux élections législatives, gardent une forte capacité de mobilisation et peuvent s’enorgueillir d’être à l’origine du changement politique – même s’ils jugent que celui-ci est encore inachevé. Le retour à une forme d’autoritarisme dans les relations Etat/société, comparable à celle qui a prévalu pendant trente ans, semble difficile à imaginer. Les Frères seront très vite confrontés à une série de tests – leur attitude au Parlement sur la levée pleine et entière de l’état d’urgence – qui permettra d’évaluer leur propension démocratique. Enfin, il n’y a pas de personnalité charismatique du type Khomeyni capable d’unifier le sens du processus révolutionnaire à son seul profit – ce dont les Egyptiens peuvent se réjouir. Le modèle turc peut-il servir à lire la situation égyptienne ?  C’est très incertain, en raison de la faiblesse relative de la classe moyenne égyptienne, et de la proximité d’enjeux régionaux – Gaza, la Libye, le Sinaï – qui peuvent bouleverser à tout moment les règles du jeu.

Syrie : l’islam dans la révolution

Article paru dans Politique étrangère n°4:2011 et rédigé par Thomas Pierret, maître de conférences en islam contemporain à l’université d’Edimbourg. Il vient de publier un ouvrage intitulé  Baas et islam en Syrie. La dynastie Assad face aux oulémas (Paris, PUF, 2011).

La mouvance islamique syrienne ne constitue pas un bloc homogène. Les Frères musulmans ne jouent aucun rôle sur le terrain durant le soulèvement de 2011 mais sont très présents dans l’opposition en exil. Leur autorité est contestée par de nouveaux acteurs islamistes comme le Courant islamique démocratique indépendant. Quant aux oulémas, ils sont divisés entre ceux qui soutiennent le régime et ceux qui s’engagent aux côtés des manifestants, à leurs risques et périls.

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De tous les soulèvements populaires observés dans le monde arabe en 2011, c’est probablement celui agitant la Syrie qui voit la mouvance islamique jouer le rôle le plus visible. Dans bien des cas, ce sont les mosquées qui constituent les premiers foyers de manifestations. Pour se donner du courage, les protestataires entonnent des slogans comme « Dieu est grand » ou « Au Paradis, nous allons, martyrs par millions ». En outre, plusieurs leaders religieux renommés de Damas et Alep critiquent sévèrement le régime tandis qu’en province, d’autres deviennent même les figures de proue des révolutionnaires.

Une telle situation soulève la question du rôle que pourrait jouer la mouvance islamique en cas d’effondrement du régime baasiste. Sans se risquer à un exercice prospectif, on offrira ci-après quelques clés d’analyse en présentant les acteurs en présence et les enjeux auxquels ils sont confrontés.

(cliquer sur la couverture pour voir le sommaire)

S’agissant des islamistes au sens strict, c’est-à-dire des acteurs politiques à référent religieux qui aspirent à participer à l’exercice du pouvoir, on montrera que les Frères musulmans, qui occupent depuis leur origine une position hégémonique sur ce secteur de l’opposition, sont aujourd’hui concurrencés par de nouvelles forces, tant dans la diaspora qu’en Syrie même. On suivra ensuite le rôle joué par le clergé musulman de l’intérieur, aujourd’hui profondément déchiré entre éléments loyalistes et contestataires, puis celui des oulémas exilés qui s’impliquent dans les événements par le truchement des médias. Enfin, on fera l’hypothèse qu’en dépit d’un contexte favorable, la mouvance djihadiste a, pour l’heure, échoué à prendre pied dans le mouvement révolutionnaire.

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Pour s’abonner à la revue Politique étrangère, rendez-vous sur le site de La Documentation Française.

Internet, gouvernance et démocratie

Cette revue de lecture est issue de Politique étrangère vol. 76 n°4Julien Nocetti, chercheur associé au Centre Russie/NEI à l’Ifri, propose une analyse de trois ouvrages majeurs sur le rôle d’Internet en démocratie et sa gouvernance par les États : The Digital Origins Of Dictatorship And Democracy: Information Technology And Political Islam (Philip N. Howard, Oxford University Press, 2010), The Net Delusion: The Dark Side Of Internet Freedom (Evgeny Morozov, New York, Public Affairs, 2011), Networks And States: The Global Politics Of Internet Governance (Milton L. Mueller, Cambridge, MIT Press, 2010).

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Sans conteste, Internet et le Web sont devenus des sujets d’étude à part entière des relations internationales. Le cyberespace est aujourd’hui le théâtre d’enjeux protéiformes : économiques, politiques, sécuritaires et culturels. Dans cette myriade d’enjeux, celui du « pouvoir libérateur » d’Internet n’est pas le moindre et fait l’objet de discussions nourries et contradictoires entre experts et acteurs de la société civile.

« Il est clair que, de plus en plus, la route vers la démocratie sera numérique. » C’est par cette remarque que se clôt l’ouvrage de Philip Howard, The Digital Origins of Dictatorship and Democracy: Information Technology and Political Islam. À la lecture des événements du « printemps arabe » en Tunisie et en Égypte, le lecteur est tenté d’acquiescer. En effet, la révolution égyptienne, comme celle qui l’a précédée en Tunisie, montre à la fois la puissance des nouveaux médias, la difficulté de leur opposer des forces classiques de contrôle et de répression et leur articulation, trop souvent minorée, avec les médias traditionnels comme la télévision ou la presse.

Pour autant, au lieu d’affirmer – naïvement – que « Twitter nous sauvera tous », P. Howard avance que les « grands » du Web que sont Facebook, Google, Twitter ou YouTube sont amenés à devenir partie intégrante des processus révolutionnaires et de transition démocratique. La relation entre utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et transition démocratique peut être causale mais dépend de bien d’autres facteurs, que l’auteur analyse de manière fouillée bien que plutôt rébarbative. Il va sans dire que ce n’est pas Internet ou les réseaux sociaux qui font la révolution : les immolations publiques, les manifestations interdites ou l’occupation de la place Al-Tahrir sont avant tout les expressions physiques d’un désarroi et d’une contestation populaires. D’ailleurs, comme on l’a vu, l’usage des nouvelles technologies n’est pas l’apanage des forces contestataires et il a même tendance à canaliser le mécontentement intellectuel au détriment des engagements militants. À tel point qu’on peut se demander quel est l’avenir d’une mobilisation si celle-ci n’est pas accompagnée d’un travail de structuration politique qui permet à un rassemblement de masse de se muer en force révolutionnaire agissante. En filigrane de cet ouvrage apparaît néanmoins une interrogation : Internet homogénéise-t-il, américanise-t-il ou démocratise-t-il la culture politique ?

Ces sujets, Evgeny Morozov les aborde sur un ton nettement plus critique et cynique dans son opus The Net Delusion: The Dark Side of Internet Freedom. Jeune chercheur biélorusse, E. Morozov publiait avec un fort écho médiatique ce premier ouvrage au moment même où surgissaient les troubles politiques au Maghreb et au Moyen-Orient. L’auteur y remet radicalement en question le pouvoir libérateur d’Internet. Il y dénonce la « cyberutopie » qui draperait la technologie de vertus émancipatrices, comme celle d’être nécessairement vecteur de démocratie pourvu que l’information circule sans entrave. Cette cyberutopie trouverait son origine dans l’ignorance ou dans la paresse intellectuelle de nos contemporains, qui se laissent aller au « déterminisme technologique » en imaginant que toutes les questions qui se posent dans nos sociétés peuvent être résolues par le prisme d’Internet.

E. Morozov a raison lorsqu’il souligne que la technologie n’est pas intrinsèquement bonne pour la liberté, qu’on peut l’utiliser pour entraver, surveiller et punir aussi facilement que pour contourner, libérer et partager. Néanmoins, le cynisme de ses propos paralyse parfois son analyse. Son message est également noyé au milieu d’une série d’attaques confuses contre un mouvement cyberutopique nébuleux, dont les points de vue sont évoqués en termes très généraux, souvent sous la forme de citations d’agences de presse censées résumer un hypothétique consensus cyberutopique.

Sans être un lointain héritier du luddisme, E. Morozov est sceptique quant à la capacité de la technologie à déclencher des révolutions et à répandre la démocratie. Pour renverser un régime corrompu, écrit-il, avoir librement accès à l’information n’est ni nécessaire, ni même important ; c’est une antienne des « reaganiens » nostalgiques de l’époque des samizdat et de Radio Free Europe. La cible de l’auteur n’est guère masquée : E. Morozov ne mâche pas ses mots contre la e-diplomacy américaine portée par les discours d’Hillary Clinton sur la liberté d’Internet. Il accuse les responsables américains de politiser outrancièrement Internet, tout particulièrement dans les relations des États-Unis avec les pays autoritaires. Car ces derniers, avance-t-il, savent se montrer tout aussi « techno-compatibles » que les régimes démocratiques. Il consacre plusieurs chapitres – aux titres provocateurs (« Pourquoi le KGB veut que vous rejoigniez Facebook » ; « Réseaux ouverts, esprits étroits », etc.) – à cartographier avec force détails les stratégies mises en place par les régimes autoritaires dans leur usage de Facebook et autres équivalents locaux pour accroître la surveillance (Iran), financer des blogueurs prorégime, manipuler les discussions en ligne potentiellement dangereuses et surveiller les blogueurs susceptibles de rejoindre l’opposition (Russie, Chine), utiliser les réseaux sociaux pour divertir et dominer le discours en ligne (Hugo Chavez), décentraliser la censure (Chine) et utiliser des méthodes de crowdsourcing basées sur les croyances religieuses et nationalistes des internautes pour traquer la contestation (Arabie Saoudite).

Décrivant longuement la façon dont les technologies numériques ont rendu nos vies plus transparentes envers les États, E. Morozov sous-estime les multiples manières dont elles ont rendu les activités des États plus visibles que jamais. Pour lui, les nouvelles technologies rendent le travail des « surveillants » moins coûteux et plus efficace, faisant de la propagande une activité créative. Pourtant, les régimes autoritaires affrontent réellement une tension lorsqu’ils adoptent les nouvelles technologies. Celles-ci les contraignent à certains compromis : utiliser les TIC pour moderniser leur économie mais réduire leur impact politique ; autoriser l’usage personnel d’Internet et les communications mobiles sans garantir le respect de la vie privée et en évitant autant que possible toute perméabilité à l’Occident.

Sa préférence pour une cyberpolitique réaliste prenant en compte les contextes locaux n’est pas exprimée dans les mêmes termes que ses arguments contre le « Web-centrisme » et le déterminisme technologique. Il affirme croire au potentiel d’Internet comme outil de promotion de la démocratie, sans toutefois développer un argumentaire autour de propositions structurées.

D’une certaine manière, l’ouvrage d’E. Morozov questionne la place des États dans l’Internet. Que ces derniers soient d’essence démocratique ou autoritaire, l’auteur privilégie une approche très globalisante et critique. Dans Networks and States: The Global Politics of Internet Governance, Milton Mueller prolonge, dans un style universitaire et de manière plus convaincante, la réflexion sur l’interaction entre États et Internet, en faisant de la gouvernance du réseau le thème central de son ouvrage.

Sujet éminemment complexe, la gouvernance d’Internet a fait l’objet de nombreux travaux, souvent ignorés par les décideurs politiques. Pour les uns, le cyberespace serait travaillé par des logiques classiques : le numérique ne serait qu’un nouvel avatar de la puissance, inscrite dans un cadre interétatique. Pour les autres, dont M. Mueller fait partie, la gouvernance d’Internet ne pourrait que générer des innovations institutionnelles et sociales inscrites dans des processus globaux de régulation. Cette approche insiste sur la nécessité de repenser le rôle des États dans la gouvernance globale.

Dans cet ouvrage très tocquevillien, M. Mueller rend compte de façon méticuleuse des principales ébauches de gouvernance du réseau. Selon lui, les débats sur la gouvernance d’Internet ont trop souvent été réduits à une dichotomie entre les « cyberlibertaires » et les tenants d’un cyberconservatisme. Le premier courant ressemble au déterminisme de l’utopisme technologique ; le second est avant tout un modèle de souveraineté étatique, qui étend les formes traditionnelles du contrôle des États sur Internet. Pour M. Mueller, deux problèmes fondamentaux – par ailleurs bien perceptibles lors de l’e-G8 en mai 2011 – biaisent la plupart des débats sur la gouvernance d’Internet. Premièrement, savoir qui doit être « souverain(s) » : les individus interagissant via Internet ou des États bâtis à une époque encore ignorante des capacités des ordinateurs mis en réseau ? Deuxièmement, le degré de traduction des préceptes de liberté de la pensée libérale classique dans un contexte de médias convergents, de réseaux omniprésents et de processus informationnels automatisés.

M. Mueller reconnaît que l’unilatéralisme américain en matière de gouvernance d’Internet a alimenté un débat clivant et nationaliste, qui est allé jusqu’à se focaliser, dans certaines enceintes multilatérales comme l’Union internationale des télécommunications, sur des rivalités géopolitiques. Les États-Unis, par l’intermédiaire de leur département du Commerce, exercent leur contrôle sur l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), autorité de régulation d’Internet dont le rôle premier est d’allouer l’espace des adresses de protocole d’Internet et de gérer le système des noms de domaine. Dans une tentative de contrebalancer l’influence américaine sur le réseau, acteurs de la société civile, États et acteurs économiques se consultent au sein de l’Internet Governance Forum, sorte d’arène mondiale de dialogue sur la gouvernance d’Internet. Pour M. Mueller, il faut s’interroger sur le rapport entre souveraineté nationale et moyens de communication, tout en affirmant la nécessité d’imposer des limites à la souveraineté des États sur les flux d’information. Les États revendiquent l’adoption de noms de domaine dans leur propre écriture, augmentent leurs capacités de surveillance, se dotent de moyens cybermilitaires et tentent de se positionner en gatekeepers pouvant censurer des contenus.

Sans doute la faiblesse de cet essai particulièrement riche est-elle d’occulter le poids du secteur privé dans la gouvernance du Net. Les décisions du secteur privé assurent en effet des fonctions fondamentales dans la conception des infrastructures numériques, lesquelles permettent liberté, innovation et… répression.

Pour approfondir le sujet, n’hésitez pas à consulter notre pearltree consacré à la gouvernance d’Internet : 

Internet governance dans Dossier d’actualité / Ifri – Institut français des relations internationales (ifri)

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