Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2023 de Politique étrangère (n° 3/2023). Amélie Férey, chercheuse au Centre des études de sécurité de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Michel Goya et Jean Lopez, L’Ours et le Renard. Histoire immédiate de la guerre en Ukraine (Perrin, 2023, 352 pages).
« Nous croyons tous deux qu’il fallait faire ce livre pour aider à comprendre ceux qui veulent comprendre », expliquent Michel Goya et Jean Lopez dans leur avant-propos. Sur près de 300 pages, à grand renfort de cartes et de chiffres, le pari est tenu.
Le chapitre 1 analyse les forces en présence en amont du 24 février, pour expliquer la surprise de la résistance ukrainienne – le renard – contre un ours russe théoriquement supérieur. La discrète formation des troupes ukrainiennes par l’OTAN, avec le passage de la « tactique orientée commandement » à la « tactique orientée mission », et les dégâts causés par les sanctions économiques sur les équipements russes expliquent l’erreur d’appréciation.
Dans un article publié hier dans L’Express, un journaliste analyse les tensions qui se multiplient à travers le monde depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, notamment l’une des régions particulièrement touchées par des actes hostiles à Israël : le Caucase russe. Il s’appuie pour cela sur un article publié en juin 2012 dans Politique étrangère, l’article d’EmilSouleimanov « Caucase du Nord : islam, nationalisme et vendetta ».
Les tensions se multiplient à travers le monde depuis la campagne de représailles à Gaza d’Israël déclenchée après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Une région est particulièrement touchée par des actes hostiles à Israël : le Caucase russe. Une foule d’hommes a envahi dimanche soir le tarmac et le terminal de l’aéroport de Makhatchkala, la capitale du Daghestan, à la recherche des passagers en provenance d’Israël. […]
Le nouveau numéro de Politique étrangère (n° 3/2023) est disponible dès aujourd’hui ! Au sommaire, un dossier sur l’Union européenne, suivi d’un contrechamps sur les trente ans des accords d’Oslo (une perspective israélienne et un regard palestinien). Au-delà de ces articles, d’autres contributions viennent éclairer l’actualité : la place de l’idéologie en Russie, les politiques migratoires en Europe, les tensions dans le Pacifique Sud, les négociations avec les djihadistes au Sahel…
L’Union européenne tient bon face à la guerre d’Ukraine – peut-être mieux que prévu… Mais quels effets cette dernière aura-t-elle à long terme sur les institutions, les politiques européennes ? Il faudra modifier les institutions pour faire face aux élargissements qui s’annoncent. L’Union a certes progressé dans la direction de politiques industrielles et technologiques communes. Mais cette dynamique emporte-t-elle une conception d’autonomie stratégique incluant le diplomatique et le stratégique ? L’Union européenne, sans conteste au cœur des recompositions à venir du continent, n’a que peu d’assurance sur les formes de son propre avenir.
Au-delà de l’actualité ukrainienne, la question des migrations reflète les différences, les divergences des positions européennes. Fermer les frontières, renvoyer les irréguliers, exporter la gestion des entrées sur le territoire européen : ces solutions font-elles consensus et, surtout, aident-elles à régler le problème ?
Trente ans après Oslo, comment expliquer l’impasse dans laquelle s’est retrouvé le processus de paix ? Les lectures israélienne et palestinienne de ces décennies restent totalement opposées : on invoque d’un côté l’incapacité des Palestiniens à récuser le terrorisme et à se gouverner eux-mêmes ; de l’autre le refus d’Israël de dépasser les concessions d’Oslo au profit d’une négociation sur le « statut final ». À partir de ces lectures irréconciliables, les glissements actuels, vers l’extrémisme israélien ou vers une nouvelle révolte palestinienne, ne laissent que peu d’espoir d’avancée.
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