Alors que le conflit syrien entre dans sa troisième année, nous vous proposons de relire un article publié dans le tout premier numéro de Politique étrangère, en 1936. Son titre fait étrangement écho à l’actualité: « Aspects permanents du problème syrien : la question des minorités ». Il est l’œuvre de Jacques Weulersse, universitaire décédé en 1946 à 41 ans, et présenté dans les Annales de Géographie comme un des géographes les plus brillants de sa génération.
Quand on suit sur place, depuis un certain nombre d’années, l’évolution politique intérieure des différents États sous mandat français dans le Levant, il faut bien avouer qu’elle apparaît singulièrement décevante. En effet, la politique intérieure de ces États paraît se résumer, presque uniquement, en conflits de coterie ou querelles de personnes ; bien plus, la vie politique est restreinte à une portion infime de la population ; à une classe de politiciens professionnels qui en profitent, à des agitateurs, à des journalistes et à des étudiants. Mais la grande masse de la population, et en particulier presque toutes les masses rurales, semblent parfaitement indifférentes à ces questions.
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