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Démocraties sous stress

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). François Thuillier propose une analyse de l’ouvrage d’Antoine Garapon et Michel Rosenfeld, Démocraties sous stress. Les défis du terrorisme global (PUF, 2016, 240 pages).

Démocraties sous stress

Si, depuis une quinzaine d’années, l’intelligence et le cœur n’avaient pas fait défaut à tant de commentateurs, peut-être n’en serions-nous pas aujourd’hui autant réduits à courir derrière la signification de la terreur. Or c’est peu dire que ni l’une ni l’autre n’ont jamais lâché la main d’Antoine Garapon. Et cela donne à nouveau un ouvrage ciselé et de haute tenue, dans lequel l’accompagne cette fois le professeur américain Michel Rosenfeld.

Certes, comme à peu près sur toute chose, le droit pèse peu sur le terrorisme ; mais ce qui le précède, ou plutôt qui le surplombe, sa philosophie, en produit une des lectures les plus stimulantes. Les auteurs s’attachent ainsi à décortiquer les effets des attentats sur nos vieilles sociétés démocratiques, à la fois dans leur cohésion, leur riposte et finalement le regard qu’elles portent sur elles-mêmes.

Les auteurs soulignent combien le traumatisme de l’attentat signe « la disparition de notre confiance primaire dans le monde ».

La prévention du terrorisme en Grande-Bretagne

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Marc Hecker, chercheur au Centre des études de sécurité de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Claire Arènes, La prévention du terrorisme en Grande-Bretagne. Le programme Prevent et la communauté musulmane (Presses universitaires de France, 2016, 256 pages).

Prévention terrorisme GB

Le prix Le Monde de la recherche universitaire permet, depuis près de 20 ans, de donner une visibilité importante à des thèses de doctorat. Non seulement les thèses sélectionnées font l’objet d’une présentation dans le quotidien, mais certaines d’entre elles sont publiées aux Presses universitaires de France. Parmi les lauréats 2016 se trouve Claire Arènes, récompensée pour son travail sur la prévention du terrorisme en Grande-Bretagne.

Claire Arènes analyse bien la manière dont la perception du terrorisme a changé en Grande-Bretagne au tournant des années 2000. Les autorités découvrent alors que des citoyens britanniques participent à des actions de terrorisme international à l’étranger. En avril 2003 par exemple, deux jeunes hommes nés en Angleterre se font exploser dans une boîte de nuit de Tel Aviv. Dans certaines mosquées radicales de Londres – que d’aucuns surnomment « Londonistan » –, des prêcheurs radicaux appellent au djihad.

Sidérations. Une sociologie des attentats

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). Marc Hecker, rédacteur en chef de la revue, propose une analyse de l’ouvrage de Gérôme Truc, Sidérations. Une sociologie des attentats  (Presses universitaires de France, 2016, 344  pages).

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Cet ouvrage est tiré d’une thèse de doctorat soutenue à l’École des hautes études en sciences sociales en 2014. Gérôme Truc a cherché à comprendre pourquoi des individus se sentent touchés par des attentats qui ne les ont pourtant pas directement visés. Pour ce faire, il se penche plus spécifiquement sur trois attaques terroristes dont les dates ont marqué le début du xxie siècle : 11 septembre 2001, 11 mars 2004 et 7 juillet 2005. Il analyse les réactions politiques, la couverture médiatique et les témoignages de milliers d’anonymes. L’effet de sidération, explique-t-il, varie en fonction d’un « entrelacs complexe de sentiments impersonnels et personnels ».

Terrorisme et mondialisation

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n°4/2016). François Thuillier propose une analyse de l’ouvrage de Jenny Raflik, Terrorisme et mondialisation. Approches historiques  (Gallimard, 2016, 416  pages).

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L’analyse du phénomène terroriste souffre de nombreuses lacunes. Parmi elles, une certaine forme de paresse intellectuelle qui consiste à limiter sa pensée à la visée de son regard. Là où les politistes l’imaginent en complot ou en stratégie, les sociologues y voient le produit de rapports de force collectifs, et les psychologues de trajectoires individuelles disloquées. Les orientalistes essentialisent autour des marges honteuses d’une religion, et tous, finalement, abandonnent les praticiens de la lutte antiterroriste aux thèses souvent les plus bruyantes et les plus simplificatrices. Les anthropologues se taisent encore (s’agissant pourtant d’une violence archaïque, d’une loi du sang clanique). Mais ce n’est plus le cas des historiens, et ils sont les bienvenus tant la mise en perspective d’un événement aide à sa compréhension.

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