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Crise, violence, dé-civilisation

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2019). Ami-Jacques Rapin propose une analyse de l’ouvrage de Hamit Bozarslan, Crise, violence, dé-civilisation (CNRS Éditions, 2019, 480 pages).

L’ouvrage de Hamit Bozarslan est un éloge de la « cité démocratique », traversé de part en part d’une sourde inquiétude. Elle imprègne chacune des trois notions qui lui donnent son titre et autour desquelles s’organise ce long essai de près de 500 pages. La crise, la violence et la dé-civilisation – ou plutôt le processus de dé-civilisation – sont assimilées à autant « d’angles morts de la cité », mais aussi des sciences sociales. L’affirmation peut surprendre en ce qui concerne ces dernières, auxquelles on ne saurait reprocher de ne pas traiter des deux premiers phénomènes, avec plus ou moins de réussite selon les approches. Elle s’explique dès lors que la réflexion de l’auteur vise précisément à articuler ces trois notions.

Violence et religion en Afrique

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°3/2018). Luc-Yaovi Kouassi propose une analyse de l’ouvrage de Jean-François Bayart, Violence et religion en Afrique (Karthala, 2018, 170 pages).

Dans ses deux derniers ouvrages, Jean-François Bayart met en cause ce qui est en passe de devenir un poncif : les crises les plus violentes en Afrique proviendraient du religieux. Il est vrai que la contestation sociale adopte volontiers une formulation religieuse, et qu’il y a, depuis les années 1980, une recrudescence des fondamentalismes pentecôtistes et salafistes sur le continent. Il serait cependant très réducteur d’appréhender Boko Haram principalement à l’aune du Coran.

Les États et la violence

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L’article « Les États et la violence » a été écrit par Jean-Pierre Colin, professeur à l’université de Reims, et publié dans le numéro 1/1978 de Politique étrangère.

Depuis l’époque déjà lointaine du Pacte général de renonciation à la guerre, depuis la fondation des Nations Unies, les États ont prétendu prohiber le recours à la menace ou à l’emploi de la force dans les relations internationales ; de même ont-ils tous en commun, détenteurs du monopole de la violence légitime, de prétendre faire respecter l’ordre public à l’intérieur de leurs frontières. Dans un monde « fini », entièrement placé — ou presque — sous des souverainetés qui se légitiment réciproquement, de telles prescriptions pourraient sembler conduire à une pacification progressive des relations humaines à l’échelle universelle, quel qu’en soit au demeurant le contenu politique, économique ou social. On sait qu’il n’en est rien. Les États restent confrontés à la violence. Elle peut s’exercer contre eux mais ils n’hésitent pas à s’en servir à l’intérieur de leurs frontières et aussi au-delà. Qu’elle trouve son origine dans la volonté d’un État constitué en tant que tel, d’un peuple aspirant à l’autodétermination ou encore d’un groupe isolé se croyant investi d’une destinée révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, la violence prend à l’époque contemporaine des formes sans cesse renouvelées : elles ont placé les hommes politiques, les diplomates et les juristes devant des problèmes tout à fait nouveaux.

Prisons de France

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2017). Clément Therme propose une analyse de l’ouvrage de Farhad Khosrokhavar, Prisons de France. Violence, radicalisation, déshumanisation… Quand surveillants et détenus parlent (Robert Laffont, 2016, 688 pages).

À partir d’une enquête dans quatre prisons françaises – Fleury-Mérogis, Fresnes, Lille-Sequedin et Saint-Maur –, l’auteur décrypte les maux qui traversent les prisons françaises: violence, radicalisation[1], déshumanisation. L’auteur propose notamment une typologie de six groupes sociaux dominants en prison : Français « de souche » ; jeunes des cités qui constituent plus de la moitié des détenus dans les zones périurbaines, et partagent une «sous-culture spécifique » ; musulmans, groupe dans lequel les salafistes ne constituent qu’une minorité ; « fous » qui constitueraient un tiers des incarcérés ; étrangers en situation irrégulière ou en provenance d’autres continents (latinos, asiatiques) et minorités ethniques (Basques, Corses) ; enfin, braqueurs du grand banditisme.

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