À la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, nous vous invitons à relire le dossier « Al Qaïda et la guerre contre le terrorisme » publié dans Politique étrangère en 2011.
Gilles Andréani, « La guerre contre le terrorisme : un succès incertain et coûteux ».
L’échec d’Al-Qaida était inscrit dans l’irréalisme de ses objectifs. Il fut accéléré par la « guerre contre le terrorisme » lancée par l’Administration Bush, la coopération internationale impulsée par Washington et la destruction d’Al-Qaida « central » en Afghanistan. L’échec irakien et l’enlisement de l’intervention en Afghanistan constituent pourtant une autre face de cette guerre, avec un coût financier, politique et moral lourd, qui découle sans doute d’une surestimation de la menace.
Guido Steinberg, « Al-Qaida, 2011 ».
Les révolutions dans le monde arabe constituent une défaite pour Al‑Qaida, organisation déjà affaiblie par dix ans de guerre contre le terrorisme. Si elle est en crise, Al-Qaida est toutefois loin d’avoir rendu les armes. Elle fait preuve d’une résilience remarquable, liée à sa stratégie de décentralisation en Irak, au Maghreb, dans la péninsule Arabique et même en Europe où semble émerger un « djihad sans leader ».
Gérard Chaliand, « Guérillas et terrorismes ».
Guérillas et guerres de partisans se dressent contre les puissances coloniales, avant de se transformer dans la deuxième partie du xxe siècle en guerres révolutionnaires. Le terrorisme d’aujourd’hui est à la fois publicitaire et idéologique, appuyé sur la montée de l’islam radical. Il demeure néanmoins limité, en dépit de la « guerre globale » lancée par l’Administration de George W. Bush. Plus complexe est le problème de la guerre d’usure, posé par l’intervention en Afghanistan.
Andrew M. Exum, « Cœurs et esprits en Afghanistan : pourquoi la victoire se dérobe ».
La campagne de contre-insurrection vise à créer un espace pour le développement de solutions politiques menant à la paix. En Afghanistan, les moyens dévolus ont été bridés par la priorité irakienne. Le soutien pakistanais aux insurgés afghans demeure. La faiblesse du gouvernement afghan interdit d’en faire un relais efficace de l’action internationale et de valoriser au maximum l’aide reçue. Tous ces problèmes expliquent largement l’échec à créer l’espace de la sortie de guerre.
Hew Strachan, « Les armées européennes ne peuvent-elles mener que des guerres limitées ? ».
Longtemps organisées autour du concept de guerre totale, les armées occidentales se réduisent à la fin de la guerre froide, tout en s’engageant dans des conflits exigeant de larges déploiements. Les sociétés européennes ne savent plus bien quels types de guerre elles veulent mener : c’est le concept même de guerre limitée et ses instruments qui sont à repenser.
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