A l’occasion des élections présidentielles au Brésil qui ont vu hier, dimanche 28 octobre, la consécration du candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, nous vous proposons de relire l’article de Joao Augusto De Castro Neves et Bruno Reis, « Brésil : plus dure sera la chute », publié dans le n° 3/2016 de Politique étrangère. Cet article est également disponible en anglais : « Brazil: The Harder They Fall ».

Le Brésil subit actuellement l’une des plus graves crises politique et économique de son histoire moderne – et certainement la plus sévère depuis le retour de la démocratie au milieu des années 1980. Enfant chéri de la mondialisation pendant une bonne partie de la dernière décennie, le pays est brutalement tombé de son piédestal. L’accès de pessimisme tient en partie à la tendance des experts en relations internationales et des commentateurs du marché à voir le monde comme inexorablement pris dans un mouvement – toujours plus rapide – de transfert de puissance d’un grand marché à un autre. Hier encore, les BRICS apparaissaient comme la pierre de touche d’un nouvel ordre mondial et un eldorado de l’investissement ; aujourd’hui, les caprices des vents de la finance veulent accorder à un autre acronyme son quart d’heure de célébrité.

Sur le plan économique, le Brésil connaît sa plus sévère dépression depuis de nombreuses décennies. Son produit intérieur brut (PIB) a baissé de près de 10 % en quatre ans, le taux de chômage a explosé et le déficit budgétaire tend à se creuser. Sur le plan politique, le pays est confronté à une procédure de destitution de la présidente, à un gigantesque scandale de corruption touchant la totalité de la classe politique et, dernièrement, à une vague de contestation dans les rues des grandes villes où des millions de citoyens ont dénoncé le manque de réactivité – et parfois de responsabilité – de la classe politique.

Ces événements ont conduit le système politique à une quasi-paralysie et manifesté l’incapacité des dirigeants à répondre aux nombreux défis auxquels le pays doit faire face. […]

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