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Neutralité de l’internet. Un entretien vidéo avec Francesca Musiani

Francesca Musiani est l’auteure de l’article « Neutralité de l’Internet : dépasser les scandales » paru dans le dossier consacré à la gouvernance de l’internet du numéro d’hiver 2014-2015 de Politique étrangère.

Alors que le trafic sur internet explose et que de nouvelles infrastructures coûteuses doivent être déployées, le débat autour de la « neutralité du net » est loin d’être clos. Ce principe suppose que toutes les données circulant sur internet doivent être traitées de manière équitable. Or il est techniquement possible d’en sélectionner des paquets à traiter en priorité. Dans son article, Francesca Musiani montre que cette pratique est susceptible de poser des problèmes non seulement économiques mais aussi politiques et sociaux.

Pour prolonger son propos, elle a accepté de répondre à quelques questions dans cet entretien vidéo, où il est question de gouvernance de l’internet, des conséquences de l’affaire Snowden et, bien sûr, de neutralité du net :

Francesca Musiani est chargée de recherche à l’Institut des sciences de la communication (Centre national de la recherche scientifique / Paris-Sorbonne Universités / Université Pierre-et-Marie-Curie). Membre de la commission sur le numérique à l’Assemblée nationale, elle a été postdoctorante au Centre de sociologie de l’innovation de Mines ParisTech et affiliée au Berkman Center for Internet & Society de l’université de Harvard.

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Ebola : trois questions à Didier Houssin

Didier Houssin, président de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AÉRES), et auteur de l’article « La coopération sanitaire internationale abolie par Ebola ? » à paraître dans le numéro d’hiver 2014-2015 de Politique étrangère, a accepté de répondre à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

EbolaLa communauté internationale était-elle préparée à faire face à l’épidémie d’Ebola ?

Oui et non.

Oui, parce que beaucoup d’éléments ont été mis en place à l’échelle de la communauté internationale au fil des décennies. Pour n’en citer que quelques uns : l’Organisation des Nations unies dispose d’une agence spécialisée, l’Organisation mondiale de la santé, qui regroupe presque toute la communauté internationale et qui est à la fois un lieu de débat politique entre les États membres et une instance d’expertise technique et de régulation en matière de santé ; le règlement sanitaire international, dans sa version adoptée en 2005, vise justement à renforcer les capacités de prévention et de réponse de l’ensemble des États membres face au risque de diffusion internationale de maladies, en particulier infectieuses ; de nombreuses organisations non gouvernementales se sont donné pour mission d’intervenir sur la scène internationale, en vue d’apporter une aide en matière de santé face aux situations critiques que peuvent rencontrer en particulier des pays pauvres.

Il n’y a pas de « Question d’Orient » : Trois questions à Georges Corm

Georges Corm, professeur à l’Institut des sciences politiques de l’université Saint-Joseph à Beyrouth et auteur de l’article « La Première Guerre mondiale et la balkanisation du Moyen-Orient » paru dans le numéro de printemps 2014 de Politique étrangère, a accepté de répondre à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

Sykes-Picot1) Dans votre article, vous critiquez la manière dont la France et le Royaume-Uni ont géré l’effondrement de l’Empire ottoman. Quelles ont été les principales erreurs commises ?

La critique est la moindre des choses lorsque l’on voit le gâchis humain, en termes de génocides et de déplacements forcés de population, qui a résulté de la liquidation de l’empire ottoman. Celle-ci a été planifiée par les deux puissances victorieuses de la guerre de 1914-1918 et inscrite dans le traité de Sèvres de 1920, qui n’a jamais pu être appliqué. Ce traité irréaliste prévoyait la fragmentation du territoire anatolien, centre historique de l’empire, en différentes entités non turques (arméniennes, kurdes, assyrienne, grecque et italienne). La réaction militaire foudroyante de Kemal Atatürk a fait échouer ce projet que les armées française et anglaise, épuisées, n’avaient pas les moyens de concrétiser par la force. Il eût été bien plus sage de préconiser et d’aider à mettre en place en Anatolie une fédération ou un autre régime politique accommodant la très grande diversité de peuplement de l’Anatolie de l’époque – des peuples qui avaient par ailleurs fort bien vécu ensemble durant des siècles.

Indonésie : trois questions à Delphine Alles

L’Indonésie a un nouveau président, Joko Widodo, investi le 20 octobre dernier. Delphine Alles, auteur de l’article « Indonésie : le nonalignement à l’heure de la concurrence sinoaméricaine » dans le numéro d’hiver 2013-2014 de Politique étrangère, a accepté de répondre à trois questions, en exclusivité pour politique-etrangere.com.

JakartaJoko Widodo est souvent présenté comme n’appartenant pas à la classe politique traditionnelle. Pourriez-vous revenir sur son parcours et sur les conditions de son élection à la présidence ?

Le profil de Joko Widodo dit « Jokowi » marque une rupture avec celui de ses prédécesseurs, et plus largement avec une classe politique encore largement héritière de l’ère Suharto. Il n’est en effet issu ni de l’armée, ni du sérail politique, ni de l’élite religieuse.

Né dans un quartier modeste de Surakarta (Solo), il a commencé sa carrière dans le commerce de meubles avant d’être élu maire de sa ville d’origine en 2005 puis gouverneur de Jakarta en 2012. Sa popularité repose sur ce passé d’homme de la rue et sa capacité à se déplacer au-devant des électeurs, une pratique jusqu’alors peu courante en Indonésie où les responsables politiques ont tendance à privilégier les rassemblements spectaculaires sans aller directement au contact du peuple.

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