Catégorie : Revue des livres Page 24 of 277

Les comptes rendus de lecture publiés dans PE

Monetary Policy and Its Unintended Consequences

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2024 de Politique étrangère (n° 2/2024). Norbert Gaillard propose une analyse de l’ouvrage de Raghuram Rajan, Monetary Policy and Its Unintended Consequences (MIT Press, 2023, 140 pages).

S’il est un économiste qui jouit d’une réputation exceptionnelle, c’est bien Raghuram Rajan. Au milieu des années 2000, il avait alerté sur les risques que les produits structurés faisaient peser sur le système financier international. Entre 2013 et 2016, en tant que gouverneur de la banque centrale indienne, il a réduit le taux d’inflation par deux et sauvé la note en catégorie investissement de New Delhi. Aujourd’hui professeur de finance à l’université de Chicago, il s’inquiète des effets pervers des politiques monétaires accommodantes en vigueur jusqu’en 2022. On ne peut donc que lire religieusement son analyse.

L’enchevêtrement des crises au Sahel & Le djihad de la vache

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2024 de Politique étrangère (n° 2/2024). Alain Antil, directeur du Centre Afrique subsaharienne de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Jean-Pierre Olivier de Sardan, L’enchevêtrement des crises au Sahel. Niger, Mali, Burkina Faso (Karthala, 2023, 198 pages) et de Giovanni Zanoletti, Le djihad de la vache. Pastoralisme et formation de l’État au Mali (Karthala, 2023, 540 pages).

Le Sahel central est entré dans un cycle de violences djihadistes depuis le milieu des années 2000. Vingt ans plus tard, la présence de l’État dans les territoires du Mali, du Burkina Faso et dans une moindre mesure du Niger s’est largement restreinte à mesure que les groupes djihadistes chassaient ses agents des espaces ruraux et que les appareils sécuritaires nationaux s’enferraient dans une lutte armée nécessaire mais contre-productive, du fait de leur faiblesse et des mauvais traitements infligés aux populations soupçonnées de connivence avec les insurgés. Non contents d’échouer à apporter le « bien sécurité » aux populations, les autorités ont dérivé vers des discours de plus en plus ethnicistes à l’encontre des communautés peul et touarègue. Le mécontentement des populations urbaines vis-à-vis de ce qu’elles considéraient comme un fiasco allait emporter les pouvoirs civils de ces pays, en même temps que les partenariats de sécurité avec Paris et les Occidentaux. Les nouvelles juntes allaient, plus ou moins rapidement, tenter d’apporter une nouvelle offre sécuritaire en renouvelant leurs alliés. À l’heure où ces lignes sont écrites, les éléments qui parviennent péniblement du terrain ne permettent pas de conclure à une amélioration de la situation sécuritaire. Les zones de conflits semblent toujours dangereusement s’étendre.

Ende der China-Illusion

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2024 de Politique étrangère (n° 1/2024). Marie Krpata, chercheuse au Comité d’étude des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Janka Oertel, Ende der China-Illusion. Wie wir mit Pekings Machtanspruch umgehen müssen (Piper Verlag, 2023, 304 pages).

La politologue et sinologue allemande Janka Oertel s’attaque aux illusions encore trop répandues en Allemagne sur la Chine. Berlin s’est en effet souvent montré complaisant avec Pékin, au prétexte que son inclusion dans le commerce international – dont a grandement profité l’économie allemande – rendrait plus démocratique son régime.

La France face au génocide des Tutsi

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2024 de Politique étrangère (n° 1/2024). Dominique David, rédacteur en chef de Politique étrangère, propose une analyse de l’ouvrage de Vincent Duclert, La France face au génocide des Tutsi (Tallandier, 2024, 640 pages).

Trente ans après, la lecture de ce livre s’impose. Vincent Duclert fait le point sur l’état des savoirs accumulés à la fois par la Commission d’enquête parlementaire, par la Commission de recherche sur la France, le Rwanda et le génocide des Tutsi qu’il a présidée, et par les recherches complémentaires menées depuis la remise du rapport de cette dernière.

Ces pages retracent le plus exactement possible l’écheveau des événements qui ont conduit au génocide de 1994, pour en arriver à un jugement sur la position française de cette décennie : Paris a refusé de voir venir l’événement, a refusé de le constater, a refusé d’intervenir centralement contre le dernier génocide du siècle. Mais dire : Paris, c’est ne rien dire.

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