Catégorie : Revue des livres Page 66 of 277

Les comptes rendus de lecture publiés dans PE

Bitskrieg: The New Challenge of Cyberwarfare

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2022 de Politique étrangère (n° 1/2022). Bertrand Boyer propose une analyse de l’ouvrage de John Arquilla, Bitskrieg: The New Challenge of Cyberwarfare (Polity Press, 2021, 240 pages).

Plus de trente ans après son article « Cyberwar is coming », coécrit avec David Ronfeldt, John Arquilla prolonge son étude de la conflictualité à l’ère numérique en appelant à un véritable changement d’approche. Soulignant les limites de la conception d’une défense statique de type « ligne Maginot », il poursuit la métaphore historique en posant le concept de « bitskrieg ». John Arquilla est un auteur reconnu sur les questions de cyberdéfense et sa proximité avec les sphères du pouvoir aux États-Unis depuis plus de trente ans en fait un témoin précieux pour appréhender les approches stratégiques développées outre-Atlantique.

La France dans le bouleversement du monde

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2022 de Politique étrangère (n° 1/2022). Denis Bauchard, ancien ambassadeur, propose une analyse de l’ouvrage de Michel Duclos, La France dans le bouleversement du monde (Éditions de l’Observatoire, 2021, 320 pages).

Michel Duclos propose une riche synthèse sur la place et le rôle de la France dans un monde dangereux et déboussolé. La fin de la guerre froide a déréglé la boussole stratégique que le président de Gaulle avait « léguée à ses successeurs ». Il s’est ensuivi une politique étrangère française fondée sur la priorité européenne, la gestion de crise et un « incontestable rapprochement sur le plan opérationnel avec les États-Unis ». Mais il en a résulté une « érosion du consensus » qui présidait à notre politique étrangère. La victoire américaine sur le communisme s’est accompagnée d’une « désoccidentalisation du monde », en clair une perte d’influence de l’Occident liée au choc du 11 Septembre, à la gravité de la crise de 2008 et à la montée en puissance de la Chine, à quoi s’ajoutent les effets pervers de trop nombreuses interventions guerrières qui ont abouti, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, aux désastres que l’on connaît.

Un monde sans faim

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2022 de Politique étrangère (n° 1/2022). Jean-Louis Rastouin propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Antoine Bernard de Raymond et Delphine Thivet, Un monde sans faim. Gouverner la sécurité alimentaire (Presses de Sciences Po, 2021, 304 pages).

Voici un ouvrage collectif traitant de la lancinante question de l’insécurité alimentaire mondiale, qui accompagne, selon l’expression de Massimo Montanari, toute l’histoire de l’humanité et demeure non résolue à ce jour. Cette problématique est abordée à partir de la crise financière de 2007-2008, caractérisée – notamment – par une très forte volatilité des prix des denrées alimentaires de base. L’approche adoptée par les auteurs est résolument multidisciplinaire, mobilisant sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, politique, économie, droit, histoire, géographie…) : un choix pertinent s’agissant d’une crise globale multifactorielle, objet de recherche polysémique.

Guerres d’influence

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2022 de Politique étrangère (n° 1/2022). Marc Hecker, rédacteur en chef de la revue, propose une analyse de l’ouvrage de Frédéric Charillon, Guerres d’influence. Les États à la conquête des esprits (Odile Jacob, 2022, 352 pages).

Frédéric Charillon, professeur des universités en science politique et ancien directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire, se penche dans ce nouvel ouvrage sur les méthodes déployées par certains États pour développer leur influence sur la scène internationale. Il commence par un cadrage théorique utile, proposant comme base de travail une définition simple : « L’influence consiste pour un acteur A à faire faire par un acteur B ce qu’il n’aurait pas fait autrement, et ce, sans recourir à la contrainte ». Il distingue ce concept d’autres notions comme la propagande, le lobbying ou encore le soft power : « tandis que le soft power est un processus positif de séduction, de conviction, l’influence peut avoir recours à la rémunération ». Autrement dit, la seconde inclut le premier mais ne s’y résume pas.

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