Catégorie : Revue des livres Page 72 of 277

Les comptes rendus de lecture publiés dans PE

Handbuch zur deutschen Europapolitik

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2021-2022 de Politique étrangère (n° 4/2021). Hans Stark, conseiller pour le Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Katrin Böttger et Mathias Jopp (dir.), Handbuch zur deutschen Europapolitik (Nomos Verlag, 2021, 704 pages).

Katrin Böttger et Mathias Jopp publient une deuxième édition, révisée, de leur ouvrage collectif consacré à la politique européenne de l’Allemagne. Le projet est largement celui de l’Institut de politique européenne de Berlin (Institut für Europäische Politik) que Mathias Jopp a dirigé pendant de longues années et dont Katrin Böttger est l’actuelle directrice.

Pour comprendre les caractéristiques de la politique européenne de l’Allemagne, cet ouvrage est incontournable. Il comprend 32 contributions, chacune d’entre elles d’une bonne vingtaine de pages. L’ouvrage n’a pas été conçu pour « rendre hommage » à la politique européenne de Berlin : dans la bonne tradition des instituts de recherche allemands qui sont financés par l’État allemand tout en pouvant se montrer critique à son égard, les analyses
passent en revue l’ensemble de la politique européenne de l’Allemagne tout en observant une distance critique et objective.

Power Shift: The Global Political Economy of Energy Transitions

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2021-2022 de Politique étrangère (n° 4/2021). Aurore Colin propose une analyse de l’ouvrage de Peter Newell, Power Shift: The Global Political Economy of Energy Transitions (Cambridge University Press, 2021, 352 pages).

Peter Newell livre une analyse dense et documentée des enjeux institutionnels, économiques et financiers de la transition énergétique. Il rappelle l’ampleur et le caractère inédits de la crise climatique et des mutations nécessaires pour la surmonter : cette crise résulte d’années de déni climatique, d’une longue incapacité à reconnaître l’épuisement des ressources et de la réticence à considérer l’efficacité énergétique ainsi que la réduction de la demande en énergie.

La puissance par l’image

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2021 de Politique étrangère (n° 4/2021). Frédéric Charillon propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Christian Lequesne, La puissance par l’image. Les États et leur diplomatie publique (Presses de Sciences Po, 2021, 208 pages).

La diplomatie publique est-elle synonyme de soft power, ce concept exploré, popularisé et peaufiné par Joseph Nye ? C’est sur ce parallèle que s’ouvre le travail collectif dirigé par Christian Lequesne, agrémenté de nombreuses cartes fort utiles sur les diasporas, les étudiants chinois à l’étranger, les médias et réseaux sociaux, les établissements scolaires ou les organisations non gouvernementales (ONG). Comme le titre et le sous-titre l’indiquent, dans « diplomatie publique » il y a « publique », et qui dit « publique » dit État : il s’agit donc bien de stratégies étatiques, dans une compétition mondiale. Mais d’une stratégie qui ne saurait se résumer à une communication institutionnelle, encore moins à des instruments gouvernementaux.

Le premier XXIe siècle

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2021-2022 de Politique étrangère (n° 4/2021). Le diplomate Pierre Buhler propose une analyse de l’ouvrage de Jean-Marie Guéhenno, Le premier XXIe siècle. De la globalisation à l’émiettement du monde (Flammarion, 2021, 368 pages).

Secrétaire général-adjoint des Nations unies auprès de Kofi Annan, chargé des opérations de maintien de la paix, diplomate – il a dirigé le Centre d’analyse et de prévision du Quai d’Orsay –, Jean-Marie Guéhenno est aujourd’hui professeur à Columbia. C’est dans une expérience du monde réel qu’il enchâsse une pensée singulière, servie par un esprit d’observation libre d’œillères et de préjugés. Guéhenno est un de ces auteurs qui ne prennent la plume que lorsqu’ils ont quelque chose d’important à dire. C’est ainsi que l’effondrement de l’URSS l’avait amené à s’interroger sur l’avenir de la démocratie (1993), puis de la liberté (1999).

Comme dans La Fin de la démocratie, voici près de 30 ans, le regard reste désabusé sur le prétendu triomphe de la démocratie qui aurait sanctionné l’effondrement de l’Union soviétique. Ce constat est aujourd’hui confirmé par la crise multiforme de l’Occident. Démentie par la réalité de son indifférence aux massacres des années 1990, sa prétention à l’universalisme de ses valeurs est en butte aux attaques contre son passé, son histoire coloniale, l’esclavage et son traitement des peuples autochtones. L’ordre multilatéral libéral tant vanté s’est avéré un manteau commode pour habiller la domination américaine. Et l’irruption du phénomène Trump a illustré la fragilité de la « roulette démocratique ».

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