Catégorie : Revue des livres Page 76 of 277

Les comptes rendus de lecture publiés dans PE

La valse européenne

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2021 de Politique étrangère (n° 3/2021). Hans Stark, conseiller pour le Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Élie Cohen et Richard Robert, La valse européenne. Les trois temps de la crise (Fayard, 2021, 480 pages).

Élie Cohen, économiste et directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et Richard Robert, éditeur du think tank Telos, livrent une analyse globale, fine et extrêmement détaillée de la « polycrise » que traverse l’Union européenne (UE) depuis maintenant plus de dix ans. L’ouvrage est structuré en quatre parties. La première traite des crises « en cours » : celle du Covid-19 et la réponse financière apportée dans la douleur fin 2020 par les États membres via le fonds pour la relance, les crises extérieures de 2013-2018 – le conflit russo-ukrainien et la crise migratoire –, puis la crise du multilatéralisme des années 2016-2020 avec le binôme « Trump-Brexit ».

China’s Fintech Explosion

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2021 de Politique étrangère (n° 3/2021). Camille Macaire propose une analyse de l’ouvrage de Sara Hsu et Jianjun Li, China’s Fintech Explosion (Columbia University Press, 2020, 320 pages).

En seulement quelques décennies, la Chine a vécu une transformation fulgurante, passant d’un statut de pays au niveau de richesse parmi les plus faibles du monde à celui de puissance internationale de premier plan. La révolution numérique a été un ingrédient clé de cette évolution sans précédent, permettant au pays de « sauter » des étapes de développement. En premier lieu dans les technologies financières. Là où les services bancaires et financiers étaient encore à leurs débuts, des entreprises du numérique ont proposé des offres sophistiquées pour tous les segments de la finance traditionnelle. Ce chemin de développement a fait de la Chine l’un des pays les plus matures en matière de fintech, à la fois parce que ces technologies y ont été développées précocement, et du fait du nombre d’utilisateurs qui assure de gigantesques capacités d’apprentissage aux algorithmes sous-jacents. Dans le secteur des paiements par exemple, les deux entreprises dominantes, Ant Financial et Tencent, totalisent plus d’un milliard d’utilisateurs chacune.

L’asile et l’exil

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2021 de Politique étrangère (n° 3/2021). Matthieu Tardis, chercheur au Centre Migrations et Citoyennetés de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Karen Akoka, L’asile et l’exil. Une histoire de la distinction réfugiés/migrants (La Découverte, 2020, 360 pages).

Karen Akoka aborde sans détour l’histoire de la distinction réfugiés/migrants ou, plus précisément, celle de l’évolution de la notion de réfugié des années 1950 à nos jours. Sans aucun doute, son ouvrage fera partie de ceux qui rebattent les cartes du débat. Il pourrait même le clore, en tout cas auprès de ceux qui l’abordent sans posture. D’abord, parce qu’il est d’une extrême précision, qu’il s’appuie sur des sources variées, et réfute nombre d’idées reçues. Ainsi, il contredit autant ceux qui considèrent les réfugiés « d’avant » comme plus « authentiques » que ceux d’aujourd’hui, ceux qui regrettent le temps où les institutions de l’asile étaient plus ouvertes et indépendantes que ceux qui s’interrogent sur l’adaptation de la Convention relative au statut des réfugiés – qui fête son 70e anniversaire en 2021 – aux enjeux actuels.

L’urgence européenne

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2021 de Politique étrangère (n° 3/2021). Dominique David propose une analyse de l’ouvrage de Stephan Martens, L’urgence européenne. Éloge de l’engagement franco-allemand (Presses universitaires de Bordeaux, 2021, 128 pages).

Entre les zélateurs enamourés du « couple » et les dénonciateurs de l’imperium allemand, Stephan Martens nous offre une analyse informée et exigeante du binôme franco-allemand.

L’analyse est nécessaire, car sous les infinies proclamations d’attachement l’impasse est nette. Nul binôme d’États au monde n’a mis sur pied des procédures de coopération aussi poussées – et pourtant les grands choix politiques s’effectuent pour chacun dans la quiétude unilatérale. Le binôme est différemment perçu à Paris et à Berlin – ici plus sèchement, là plus sentimentalement. Et ses fondements sont affectés par le cours même de l’histoire, qui touche en même temps les bases de la construction européenne : la mémoire de la Seconde Guerre mondiale s’estompe – au premier chef pour des dirigeants qui ne l’ont pas connue – comme les exigences nées de la fin de la guerre froide.

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