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Rouge Carbone

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2021 de Politique étrangère (n° 1/2021). Carole Mathieu, chercheuse au Centre Énergie de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Laurent Fabius, Rouge Carbone (Éditions de l’Observatoire, 2020, 256 pages).

2020 devait être une année charnière pour les négociations climatiques internationales. Cinq ans après son adoption, l’accord de Paris entrait en application, et l’ensemble des États étaient invités à présenter de nouveaux engagements à l’occasion de la COP26, prévue à Glasgow en novembre. Dans la perspective de ce « moment de vérité », Laurent Fabius entendait dresser un bilan des progrès accomplis depuis la COP21, la grande conférence sur le climat qu’il avait préparée et présidée en sa qualité de ministre des Affaires étrangères.

« Le climat, à quel prix ? »

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (4/2015). Carole Mathieu, chercheure au centre Énergie de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Jacques Mistral, Le climat va-t-il changer le capitalisme ? La grande mutation du XXIe siècle (Paris, Eyrolles, 2015, 270 pages) et de Christian de Perthuis et Raphaël Trotignon, Le climat, à quel prix ? La négociation climatique (Paris, Odile Jacob, 2015, 152 pages).

Couv_PE 4-2015Engagées voici plus de 25 ans, les négociations internationales sur le changement climatique poursuivent inlassablement un même objectif : coordonner les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 196 pays et empêcher ainsi toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. En dépit de la clarté de ce mandat et d’un large consensus sur la nécessité d’agir au plus vite, c’est sur la question des modalités d’action que les négociateurs restent divisés. La problématique est pourtant bien connue. Archétype du bien public mondial, le climat est en péril car chacun a intérêt à jouer au passager clandestin, retardant ses propres efforts dans l’espoir de percevoir les bénéfices des actions initiées par les plus allants. Pour corriger cette défaillance du marché, les économistes formulent un appel quasi unanime à donner un prix aux dommages causés par les émissions.

Climat : ouverture de la COP21

À l’occasion du lancement de la COP21 (21e Conference of Parties) qui a lieu à Paris jusqu’au 11 décembre, la rédaction de Politique étrangère vous invite à relire le Contrechamps publié dans le numéro d’été 2015 de Politique étrangère (2/2015) : « Climat : avant la Conférence de Paris », ainsi que la partie « Climat : vers la COP21 » publiée dans le RAMSES 2016.

logo_tousensembleLe premier article de ce dossier, « Climat : l’injustice faite au Sud », écrit par Sunita Narain, montre que les négociations sur le climat ne portent pas seulement sur la réduction des émissions mais également sur le droit au développement, et souligne l’un des enjeux majeurs, qui est de s’accorder sur une répartition équitable du budget carbone du monde.

« Le Forum économique mondial – qui rassemble chaque année à Davos la crème des puissants de ce monde – a dressé une liste des principaux dangers auxquels le monde serait confronté. Selon cette analyse, le changement climatique vient en première position des risques menaçant le monde pour les années à venir, si l’on conjugue les facteurs de probabilité et d’impact. Les liens étroits existant entre le changement climatique et les autres risques principaux doivent retenir encore davantage notre attention. Parmi ceux-ci, l’on pourrait citer : les inégalités économiques (en 3e position), les événements météorologiques extrêmes (5e position), la volatilité extrême des prix de l’énergie  (6e position), les conflits géopolitiques (7e position), et enfin les inondations et la sécurité hydrique (9e et 10e positions). Même les plus fortunés du monde s’accordent donc à dire que le monde est dans une situation critique, peut-être désespérée. »

Pour lire gratuitement l’article de Sunita Narain en intégralité, cliquez ici.

 

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Gouverner le climat ? 20 ans de négociations internationales

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (3/2015). Mathilde Isler propose une analyse de l’ouvrage de Stefan Aykut et Amy Dahan, Gouverner le climat ? 20 ans de négociations internationales (Paris, Presses de Sciences Po, 2015, 752 pages).

Gouverner le climatLa Conférence de Paris doit aboutir à un accord contraignant, avec des engagements concrets de diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES), afin de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2 °C. Cet ouvrage permet de bien comprendre les tenants et les aboutissants de cet enjeu : pourquoi un accord contraignant ? Quelles positions des différents acteurs face à cet enjeu ? Quelles contraintes au niveau national ? Pourquoi cette limite des 2 °C ? Quel lien entre le monde scientifique et le monde politique ? Quelles sont leurs interactions ?

La négociation climatique n’est pas à part dans la sphère internationale : elle suit les grandes tendances géopolitiques mais elle est un théâtre où les équilibres basculent rapidement. Alors que de petits pays insulaires réussissent à attirer l’attention sur les problématiques qui les touchent à très court terme, certains pays n’hésitent pas, par des positions dogmatiques, à bloquer les négociations (l’Inde, entre autres). Les États-Unis et la Chine, parmi les plus gros émetteurs de GES, sont attendus pour des engagements ambitieux et réalistes, mais doivent composer avec des pressions internes fortes quant à la préservation de leurs intérêts nationaux.

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