Les stigmates de la crise sanitaire continuent de peser sur les comptes publics. Au sortir de quinze mois de pandémie, la dette publique française (qui additionne celle de l’Etat, des administrations de Sécurité sociale et des collectivités) a poursuivi sa hausse, pour atteindre le niveau record de 118,2 % du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2021, soit 2 739,2 milliards d’euros, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 25 juin.
15 juin 2021. C’est un jour historique pour l’Union européenne. La commission a officiellement rejoint cette semaine le club des institutions publiques parties pour s’endetter beaucoup et à long terme, et la Présidente de la Commission européenne s’en félicite avec ces mots.
La commission vient juste d’emprunter 20 milliards d’euros, jamais un tel montant n’avait été emprunté par l’Europe. Ursula Von Der Leyen.
Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2021 de Politique étrangère (n° 2/2021). Hugo Le Picard, chercheur au Centre Energie & Climat de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de François Lenglet, Quoi qu’il en coûte ! (Albin Michel, 2020, 252 pages) et de Patrick Artus & Olivier Pastré, L’économie post-COVID. Les huit ruptures qui nous feront sortir de la crise (Fayard, 2020, 128 pages).
Alors que les annonces de plans de relances se multiplient dans tous les pays européens, la troisième vague du COVID-19 nous replonge au cœur d’une double crise : sanitaire et économique. François Lenglet et Patrick Artus en analysent respectivement les tenants et les aboutissants dans leurs nouveaux ouvrages.
Le nouveau numéro de Politique étrangère (n° 2/2021) vient de sortir ! Il consacre un dossier spécial à la l’Asie de l’Est face à la Chine, et un Contrechamps à la dette. Et comme à chaque nouveau numéro, de nombreux autres articles viennent éclairer l’actualité : COVID-19 et la géopolitique de l’immunité collective, la démocratie américaine, le détroit d’Ormuz, le modèle de Dubaï face à Abou Dhabi, les relations entre les deux Corées…
La Chine est sans conteste désormais un poids dominant de la scène internationale, maniant une remarquable palette stratégique. Étudier ses postures dans son environnement d’Asie du Sud-Est, vis-à-vis du Japon, de la Corée, de Taïwan, des pays de l’ASEAN, jusqu’à l’Australie, c’est saisir à la fois la force d’actions très diversifiées, et leur limite.
Brutalité militaire en mer de Chine, séduction vaccinale, emprise économique, investissements maniés comme instruments d’influence, tentatives de contrôle des systèmes politiques, propositions d’organisations régionales marginalisant les acteurs extérieurs – occidentaux… – : tous les moyens sont bons pour affirmer la centralité de la puissance chinoise face à des États écartelés entre leurs intérêts de voisins et leur volonté d’indépendance. Le rapport des forces en Asie du Sud-Est pourrait bien être symbolique du monde qui s’annonce.
Le COVID-19 n’a pas bouleversé les logiques géopolitiques à l’œuvre dans le monde. La géographie de la diffusion des vaccins le montre clairement, qui correspond très largement à l’affirmation des puissances dans leurs zones d’influence respectives : il y a une géopolitique de l’immunité. Par contre, les consensus sur lesquels s’appuyait jusqu’à aujourd’hui la mondialisation ont été questionnés, en particulier concernant la soutenabilité des dettes publiques. Comment se refermeront les vannes largement ouvertes durant la crise des crédits publics, et les dettes ainsi créées seront-elles, et comment, remboursées ?
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