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Turkey and the West: Fault Lines in a Troubled Alliance

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2018). Aurélien Denizeau propose une analyse de l’ouvrage de Kemal Kirisci, Turkey and the West: Fault Lines in a Troubled Alliance (Brookings Institution Press, 2017, 320 pages).

Alors que l’alliance entre la Turquie et les pays occidentaux s’est considérablement fragilisée ces dernières années, l’ouvrage de Kemal Kirisci propose une synthèse bienvenue. L’auteur est un bon connaisseur des relations extérieures turques ; il avait vu dans la diplomatie d’Ankara la pratique typique d’un trading state, avant que les enjeux sécuritaires ne reprennent le dessus. Son ouvrage a le mérite de ne pas simplement compiler les évolutions de la politique étrangère turque, mais de les relier aux évolutions internes du pays. En d’autres termes, plus le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir rejette le modèle kémaliste modernisateur aux origines de la République, et plus ses relations avec les pays occidentaux se tendent.

La Turquie entre la recherche de l’équilibre et l’isolement

Créée en 1936, Politique étrangère est la plus ancienne revue française dans le domaine des relations internationales. Chaque vendredi, découvrez « l’archive de la semaine ».

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L’article « La Turquie entre la recherche de l’équilibre et l’isolement » a été écrit par le politiste franco-turc Semih Vaner et publié dans le numéro 1/1982 de Politique étrangère.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la politique extérieure de la Turquie a connu deux périodes relativement distinctes : la première lorsque Ankara s’engagea totalement dans le camp occidental — nécessité oblige, disaient les diplomates et les dirigeants de l’époque ; la seconde commence après le coup d’État militaire de 1960, et, plus précisément, à partir des années 1964-1965, lorsque la diplomatie turque s’efforça de suivre une politique plus équilibrée : rapprochement avec le camp socialiste, normalisation des relations avec le monde arabe, voire à certains moments, une plus grande sensibilité aux thèses du Tiers-Monde dont la Turquie pourrait être considérée, pourtant, à maints égards, comme partie intégrante. Cette recherche de l’équilibre n’a pas suffi, toutefois, à faire sortir complètement le pays de l’isolement ressenti surtout au moment des rebondissements de la crise chypriote : le premier, en 1964, qui est, pour une grande part, à l’origine de cette nouvelle politique, et surtout, le second, plus dramatique, en 1974, où l’intervention au nord de l’île et le peu de soutien qu’elle a trouvé dans le monde a été plus le symptôme de la solitude éprouvée par la Turquie que véritablement la cause.

Les femmes dans les relations internationales

Créée en 1936, Politique étrangère est la plus ancienne revue française dans le domaine des relations internationales. Chaque vendredi, découvrez « l’archive de la semaine ».

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L’article « Les femmes dans les relations internationales » a été écrit par Françoise Gaspard, alors maîtresse de conférences en sociologie à l’EHESS, et publié dans le numéro 3-4/2000 de Politique étrangère.

Feuilletons ensemble, au hasard, les photographies de la scène internationale, celles des moments où les grands de ce monde se rencontrent. Pas une femme ne figure sur celles du Congrès de Versailles, en 1919 ; pas une lors de la rencontre de Yalta, en 1944. Qui s’en étonnerait ? En 1919, les États qui ont reconnu aux femmes le droit de voter et celui d’être éligibles se comptent sur les doigts d’une main. En 1944, la citoyenneté des femmes a progressé, mais celles qui remplissent des fonctions électives et ministérielles demeurent une curiosité. Plus d’un demi-siècle s’est écoulé lorsque se tient à New York, en septembre 2000, le « sommet du millénaire ». Une photographie l’immortalise. On compte, difficilement, six femmes perdues parmi les quelque 181 chefs d’États et de gouvernements qui entourent le secrétaire général des Nations unies. Comme si rien n’avait changé, ou presque, depuis… le congrès de Vienne de 1815.

La diplomatie n’est pas un dîner de gala

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2018). Dominique David, conseiller du président de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Claude Martin, La diplomatie n’est pas un dîner de gala. Mémoires d’un ambassadeur (Éditions de l’Aube, 2018, 952 pages).

Il n’est sans doute pas de plus beau compliment pour un diplomate : Claude Martin fait aimer les pays auxquels il a voué sa vie ; et il fait aimer… les diplomates.

L’amour premier, c’est bien sûr la Chine, trente années durant dans sa vie de diplomate, du plus modeste poste au plus grand (du service militaire au poste d’ambassadeur, en passant par celui de directeur d’Asie du Quai). Ce livre est d’abord un long chant d’admiration, et on devrait dire de tendresse, d’un « amoureux discret de la Chine, attentif à ses bruits, à ses silences, à ses odeurs, à tout ce qui la rendait délicieuse, et que je ne souhaitais ni déranger, ni changer, ni voir disparaître ».

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