Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2024 de Politique étrangère (n° 4/2024). Jean-Loup Samaan, ancien chercheur associé au Programme Turquie/Moyen-Orient de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Christophe Ayad,Géopolitique du Hezbollah (PUF, 2024, 216 pages).
Depuis sa création en 1983, le Hezbollah libanais a fait l’objet d’une vaste littérature académique. Dans cet ouvrage concis, le journaliste Christophe Ayad propose une synthèse qui, sans prétendre à l’exhaustivité, permet de faire le point sur un mouvement dont l’actualité récente nous rappelle la centralité au Moyen-Orient.
Le 7 octobre 2023, alors que l’attaque du Hamas est toujours en cours, son commandant militaire Mohammed Deif invite l’Axe de la résistance à rejoindre la lutte en ces termes : « Nos frères de la résistance islamique au Liban, en Iran, au Yémen, en Irak et en Syrie, c’est aujourd’hui que votre résistance s’unit à votre peuple en Palestine. » S’ouvre alors une ère nouvelle, marquée par une mobilisation multi-fronts de l’ensemble des proxys iraniens (Hamas, Houthis, milices irakiennes, Hezbollah…). Comme le suggèrent les propos de Deif, vraisemblablement tué à Gaza neuf mois plus tard, le réseau conçu par l’Iran a vu, en un an, ses liens inter-proxys se resserrer significativement. Dès lors, si une forme de subordination aux Gardiens de la révolution demeure la clé de voûte de cet ensemble, une coordination entre proxys plus décentralisée se fait jour – bien illustrée par le rapprochement entre Houthis et milices irakiennes.
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