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Entre guerre et paix

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2024 de Politique étrangère (n° 2/2024). Frédéric Ramel propose une analyse de l’ouvrage de Sundeep Waslekar, Entre guerre et paix. Histoire et politique des conflits dans le monde (CNRS Éditions, 2023, 344 pages).

Sous un titre plutôt neutre, la lecture ne permet guère le doute : l’auteur défend bien une promotion de la paix. Reprenant l’horloge de l’apocalypse créée en 1947 par le Bulletin of Atomic Scientists, les six chapitres tournent autour du spectre de minuit qui sonnerait la catastrophe planétaire (en 2024, les aiguilles se positionnent à 23 h 58 et 30 secondes). Les trois premiers (« minuit approche », « heures sombres », « crépuscule ») portent sur l’évolution des combats, l’armement et les causes de la guerre. Les trois suivants (« le point du jour », « l’aurore », « le matin ») mettent en relief les voies possibles vers la paix. S’appuyant sur les productions scientifiques les plus récentes des war studies, le diagnostic initial est plutôt sombre.

Paix et sécurité / Guerre en Ukraine et nouvel ordre du monde

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2023 de Politique étrangère (n° 3/2023). Frédéric Charillon propose une analyse croisée des ouvrages de Delphine Allès, Sonia Le Gouriellec et Mélissa Levaillant (dir.), Paix et sécurité. Une anthologie décentrée (CNRS Éditions, 2023, 330 pages) et de Michel Duclos (dir.), Guerre en Ukraine et nouvel ordre du monde (Éditions de l’Observatoire, 2023, 336 pages).

La guerre d’Ukraine a amené l’Occident (notion complexe, que nous appliquerons pour l’heure à l’Amérique du Nord, à l’Europe et à leurs alliés australien et néo-zélandais) à écouter les pays du Sud. On a compris, en observant les réactions de Pretoria, New Dehli, Brasilia, Alger ou même d’Abou Dhabi, que ce qui était perçu ici comme un conflit central, demandant à l’ensemble de la planète une mobilisation toutes affaires cessantes, était ailleurs considéré comme une guerre d’Européens dont on souhaitait surtout limiter les conséquences déstabilisantes.

Les sentiers de la victoire

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2021 de Politique étrangère (n° 1/2021). Raphaël Briant, chercheur de l’armée de l’Air détaché au Centre des études de sécurité de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Gaïdz Minassian, Les sentiers de la victoire. Peut-on encore gagner une guerre? (Passés composés, 2020, 712 pages).

Dans cet ouvrage très riche, l’auteur, journaliste et politologue, livre une réflexion salutaire au terme d’une analyse du concept de victoire dans les relations internationales. À rebours d’une littérature française qui se contente bien souvent de pointer du doigt les errements stratégico-politiques qui ont entraîné l’Occident dans des guerres sans fin desquelles il ne sait plus sortir vainqueur, Gaïdz Minassian propose une approche originale et subtile pour dépasser l’aporie apparente qui entoure aujourd’hui le concept de victoire dans la réflexion stratégique. En proposant une alternative à la dialectique de la force et de la ruse au travers de la parabole homérique de la rencontre entre Achille, Ulysse et Hector, il dresse les contours d’une troisième voie permettant de sortir de l’ornière : celle de l’humilité.

Une histoire mondiale de la paix

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2020). Dominique David, rédacteur en chef de la revue, propose une analyse de l’ouvrage de Philippe Moreau DefargesUne histoire mondiale de la paix (Odile Jacob, 2020, 224 pages).

À vrai dire, il s’agit là moins d’une histoire de la paix – quelle chronologie établir d’une multiplicité de phénomènes mal définissables ? –, que d’un démontage des conditions de paix correspondant à chaque temps de l’histoire des sociétés humaines.

Regrettera-t‑on les empires ? Sans doute, si l’on en croit Philippe Moreau Defarges, qui voit dans la paix impériale le produit, instable mais appréciable, du croisement de la force, d’un équilibre passager entre l’aspiration à l’ordre et l’aspiration à l’autonomie, et d’une certaine poursuite de l’universel. La paix impériale a ainsi sa grandeur et son efficacité, au-delà d’incarnations très diverses.

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