Lundi 14 décembre aura lieu la troisième conférence du cycle « Le monde sur un fil » réalisé en partenariat avec le Centre Pompidou.
Cette visioconférence, « Le Golfe, nouveau centre du Moyen-Orient ? » se tiendra à partir de 19h sur le site de la BPI.
À l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, le Golfe arabo-persique n’est pas seulement un lieu hautement symbolique, dont les rives abritaient à l’époque sumérienne les villes antiques d’Uruk et d’Ur, et qui a nourri l’imaginaire des écrivains et des artistes. C’est aussi un endroit stratégique par excellence, une frontière maritime jalousement gardée et une grande scène de conflits séculaires.
Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2020). Anne-Clémentine Larroque propose une analyse de l’ouvrage de Pierre Vermeren, Le Déni français. Notre histoire secrète des liaisons franco-arabes (Albin Michel, 2019, 288 pages).
Le Déni français est paru fin 2019, quelques mois après la sortie d’un petit essai du même auteur La France qui déclasse. Les Gilets jaunes, une jacquerie au XXIe siècle (Tallandier). Ainsi Pierre Vermeren, historien et arabisant érudit, ouvre-t‑il son champ de spécialiste du monde arabe – maghrébin en particulier – à des considérations plus nationales.
L’enjeu énergétique et
climatique au Moyen-Orient est un concentré de superlatifs. La région abrite
les principales réserves mondiales de pétrole et de gaz. Elle produit le tiers
du pétrole consommé dans le monde, mais doit faire face à une concurrence accrue, des producteurs nord-américains
notamment. La région compte des États
comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) ou encore le Qatar, qui
font partie des plus importants émetteurs de CO2 par habitant au
monde. Leur consommation d’énergie ne cesse de croître, favorisée par des
subventions aux énergies fossiles qui sont parmi les plus élevées du monde. La
consommation d’eau par habitant y bat des records et sa principale source, le
dessalement, est particulièrement énergivore. La croissance économique et
démographique s’y traduit par des besoins nationaux en électricité croissants.
La région est aussi directement exposée au réchauffement climatique, soumise à
un stress hydrique de plus en plus important. Face à cela l’ensoleillement
forme un potentiel immense de production d’électricité solaire mais les mix
électriques restent encore aujourd’hui largement dominés par les énergies
fossiles.
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