À lire ci-dessous, l’article de Louis Maréchal : « Le secteur minier est-il porteur de développement en Afrique ? », paru dans Politique étrangère 2/2013.
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Résumé – Depuis une quinzaine d’années, les investissements étrangers dans le secteur minier africain ont considérablement augmenté. Cela a modifié le paysage minier mais a, par contrecoup, forcé à repenser le lien entre développement et extraction minière. De nouvelles politiques qui tentent d’accroître la contribution du secteur au développement des pays producteurs sont en cours de mise en œuvre.
L’Afrique représente environ 30 % des réserves mondiales de matières premières minérales non énergétiques (bauxite, cuivre, cobalt, chromite, etc.) et produit près de 60 minerais et métaux [1]. Les statistiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) indiquent qu’en 2010, 24 des 54 pays du continent exportaient des produits miniers [2]. Toutefois, l’Afrique reste un continent encore sous-exploré : il absorbe, depuis 2000, entre 13 % et 18 % des budgets mondiaux d’exploration, à un niveau équivalent ou inférieur à l’Australie, au Canada et à l’Amérique du Sud dont les superficies respectives couvrent 8, 10 et 18 millions de kilomètres carrés, contre plus de 30 pour l’Afrique [3].
La reconnaissance du potentiel de contribution du secteur extractif en général, et du secteur minier en particulier, au développement des économies africaines est ancienne. En 1980, le plan d’action de Lagos pour le développement économique de l’Afrique de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) identifiait déjà ce secteur comme un pilier de développement et dressait un diagnostic, toujours pertinent, des difficultés liées à la valorisation de ces ressources. De ce fait, la question n’est plus : l’exploitation des ressources minérales est-elle un vecteur de développement ?, mais bien : comment s’assurer qu’elle le soit ?
La hausse continue des cours internationaux des matières premières depuis près de dix ans tire la croissance africaine, malgré le repli actuel [4]. Pourtant, l’écart entre l’augmentation significative des investissements dans le secteur minier africain au cours des dix années passées et les performances de développement économique et social des pays producteurs est frappant. Ce constat, largement partagé, a progressivement conduit les bailleurs et les pays africains à modifier leur approche du secteur.
L’ajustement structurel appliqué au secteur minier
Après l’indépendance, de nombreux gouvernements ont nationalisé les outils de production, notamment dans le secteur minier, à une époque où les cours internationaux étaient à des niveaux élevés. Assez rapidement, la conjonction d’un contexte géopolitique tendu qui a durablement déprimé le marché (cf. figure 1) et de performances insuffisantes des compagnies nationales nouvellement créées (investissements insuffisants, absence d’activité d’exploration en propre, gestion inadaptée, recettes destinées à financer le budget national, etc.) a conduit de nombreux pays africains à une situation difficile. […]
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Louis Maréchal
Louis Maréchal, diplômé en relations internationales, est en charge au ministère des Affaires étrangères de la mise en œuvre de la stratégie de coopération française dans le domaine des ressources minérales.
NB : les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du ministère des Affaires étrangères.
1. Ministère des Affaires étrangères français, « Ressources minérales et développement en Afrique », document d’orientation stratégique, 2008.
2. OMC, Rapport sur le commerce international en 2010. Le commerce des ressources naturelles, Genève, 2010.
3. Metals Economics Group, Worldwide Exploration Trends, Halifax, NS, mars 2013 ; « Le secteur minier, un levier de croissance pour l’Afrique ? », Secteur Privé & Développement, no 8, janvier 2011.
4. Royal Bank of Canada, Commodity Price Monitor, Montréal, QC, mars 2013.
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