Voici quelques semaines Bernard Cazes était, comme d’habitude, à l’Ifri pour le Comité de rédaction de Politique étrangère.
Sa vaste culture lui avait suggéré d’animer pour notre revue, des années durant, une rubrique Passé-Présent, dans laquelle il reprenait d’anciens textes souvent savoureux pour les soumettre à la lumière du présent. Ces derniers temps, il était surtout mobilisé par la rubrique Lectures, où il nous aidait en particulier à développer les recensions d’ouvrages étrangers. Il avait éminemment contribué à installer cette rubrique Lectures dans les pages les plus lues de Politique étrangère.
Ancien élève de l’Ecole nationale d’administration, économiste, Bernard Cazes fut un des grands noms de la Prospective en France, particulièrement comme chef de la division des études à long terme du Commissariat général au plan. Le groupe « Horizon 2000 », qu’il dirigeait, avait publié en 1991 Entrer dans le XXIè siècle – Essai sur l’avenir de l’identité française (La Découverte / La Documentation française).
Bernard Cazes a beaucoup publié, dans de multiples revues (Futuribles, Commentaire, Sociétal, La Quinzaine littéraire…) Son ouvrage le plus célèbre est paru en 1986, chez Seghers : Histoire des futurs : les figures de l’avenir de Saint Augustin au XXIème siècle – ouvrage republié récemment chez L’Harmattan.
L’éminent intellectuel qu’était Bernard Cazes a longtemps honoré l’Ifri et Politique étrangère de son concours, et surtout de son amitié. Il venait d’Issy-les-Moulineaux jusque dans notre XVème arrondissement, n’utilisait l’ascenseur que depuis peu de temps et, discrètement, nous offrait ses idées non alignées, ses immenses connaissances, un jugement parfois acide mais d’où l’humour était rarement absent.
Il faut le dire pour honorer sa mémoire : Bernard Cazes a voulu mourir avec la femme qu’il aimait depuis plus de six décennies. Notre respect va à sa vie, dont nous n’avons connu que des bribes, et à son dernier courage.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.