Catégorie : Revue des livres Page 53 of 277

Les comptes rendus de lecture publiés dans PE

Les autres ne pensent pas comme nous

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2022 de Politique étrangère (n° 4/2022). Dominique David, co-rédacteur en chef de notre revue, propose une analyse de l’ouvrage de Maurice Gourdault-Montagne, Les autres ne pensent pas comme nous (Bouquins, 2022, 396 pages).

On voyage beaucoup avec Maurice Gourdault-Montagne : dans le temps – la carrière fut étendue –, dans l’espace – au fil des postes et des missions –, dans l’État – des premiers engagements après le concours d’Orient jusqu’aux sommets de la décision.

C’est la force et l’intérêt de ces « mémoires » que de n’en être pas : mais plutôt une succession de réflexions et de témoignages illustrant le « métier de diplomate ».

Economics for a Fragile Planet

Cette recension croisée constitue la note de tête du numéro d’hiver 2022 de Politique étrangère (n° 4/2022). Hugo Le Picard, chercheur associé au Centre Énergie & Climat de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Edward Barbier, Economics for a Fragile Planet: Rethinking Markets, Institutions and Governance (Cambridge University Press, 2022, 250 pages), Peter N. Nemetz, Unsustainable World: Are We Losing the Battle to Save our Planet? (Routledge, 2022, 418 pages) et Kari De Pryck, GIEC, la voix du climat (Presses de Sciences Po, 2022, 326 pages).

L’apparition de la pandémie de Covid-19 a eu un impact profond sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre, provoquant une baisse temporaire due au ralentissement de l’activité économique. Puis, à mesure que la virulence et la contagiosité du virus ont ralenti, l’activité économique internationale a repris, entraînant une ré-augmentation des émissions. À la fin de la pandémie, il semblait que le monde se dirigeait vers une transition énergétique accélérée : les pays représentant une importante part des émissions mondiales s’étaient engagés à une réduction plus rapide de leurs émissions de CO2 à l’occasion de la conférence de Glasgow.

Le déclenchement de la guerre en Ukraine est cependant venu rappeler la forte dépendance de nos sociétés et de nos économies vis-à-vis des hydrocarbures. En restreignant l’approvisionnement en gaz du marché européen, les Russes ont créé un déficit d’approvisionnement sur un marché régional qui a eu des conséquences mondiales sur le prix du gaz et, par extension, sur les prix du baril. Les importants bouleversements des marchés mondiaux de l’énergie causés par l’invasion russe se sont dès lors mis en travers des politiques de lutte contre le réchauffement climatique.

The Responsability to Defend

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). Hans Stark, ancien Secrétaire général du Cerfa à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Bastian Giegerich et Maximillian Terhalle, The Responsability to Defend: Rethinking Germany’s Strategic Culture (Routledge, 2021, 148 pages).

Dans son discours au Bundestag du 26 février 2022, le chancelier Scholz a annoncé une révolution copernicienne en matière de politique de défense et de sécurité en Allemagne. Cette décision n’est pas seulement due à l’invasion russe en Ukraine. Elle s’explique aussi par un besoin criant en matière de défense : l’Allemagne, en dépit des 50 milliards d’euros initialement consacrés à la défense dans son budget 2022 (avant l’invasion), n’est en mesure ni de se défendre, ni de contribuer substantiellement à la défense de l’Europe, que ce soit dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ou dans celui de l’Union européenne.

La banque-providence & The Lords of Easy Money

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). Stefano Ugolini propose une analyse croisée des ouvrages d’Éric Monnet, La banque-providence. Démocratiser les banques centrales et la monnaie (Seuil, 2021, 128 pages) et de Christopher Leonard, The Lords of Easy Money: How the Federal Reserve Broke the American Economy (Simon & Schuster, 2022, 384 pages).

La crise des subprimes, puis celle du Covid-19, ont profondément et durablement transformé la structure de nos systèmes financiers, ainsi que le rôle joué par les autorités monétaires. Il paraît désormais difficile de remettre en question l’idée, déjà avancée il y a plus de deux siècles par Adam Smith, que la banque centrale est un « grand moteur de l’État ». Dans le consensus d’avant 2008, la doctrine de l’indépendance des banquiers centraux s’était largement appuyée sur le postulat que la politique monétaire pourrait être menée de manière « neutre », c’est-à-dire sans générer des effets redistributifs entre différentes catégories de la population. Ce présupposé ayant été battu en brèche par les effets constatés des interventions massives mises en œuvre depuis lors, la question de la légitimité démocratique de l’action monétaire se pose donc naturellement. Elle est traitée, avec les mêmes interrogations mais de manière diamétralement opposée, par ces deux ouvrages destinés au grand public, récemment parus des deux côtés de l’Atlantique.

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