Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2022 de Politique étrangère (n° 4/2022). Stefano Ugolini propose une analyse de l’ouvrage de Ben S. Bernanke, 21st Century Monetary Policy: The Federal Reserve from the Great Inflation to Covid-19 (Norton, 2022, 512 pages).
Contrairement à ce qu’il avait fait dans ses mémoires (The Courage to Act, Norton, 2015), le Prix Nobel d’économie 2022 Ben Bernanke, président de la Federal Reserve (Fed), se présente ici avec sa casquette de chercheur : le but de l’ouvrage, accessible au grand public mais conforme aux standards d’une publication académique, est de dresser une histoire de long terme de la politique monétaire aux États-Unis. L’auteur étant néanmoins l’un des principaux protagonistes de l’histoire qu’il raconte, les limites entre le Bernanke « sujet » et le Bernanke « objet » de la narration restent inévitablement floues.
Cette recension croisée constitue la note de tête du numéro d’hiver 2022 de Politique étrangère (n° 4/2022). Hugo Le Picard, chercheur associé au Centre Énergie & Climat de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Edward Barbier, Economics for a Fragile Planet: Rethinking Markets, Institutions and Governance (Cambridge University Press, 2022, 250 pages), Peter N. Nemetz, Unsustainable World: Are We Losing the Battle to Save our Planet? (Routledge, 2022, 418 pages) et Kari De Pryck, GIEC, la voix du climat (Presses de Sciences Po, 2022, 326 pages).
L’apparition de la pandémie de Covid-19 a eu un impact profond sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre, provoquant une baisse temporaire due au ralentissement de l’activité économique. Puis, à mesure que la virulence et la contagiosité du virus ont ralenti, l’activité économique internationale a repris, entraînant une ré-augmentation des émissions. À la fin de la pandémie, il semblait que le monde se dirigeait vers une transition énergétique accélérée : les pays représentant une importante part des émissions mondiales s’étaient engagés à une réduction plus rapide de leurs émissions de CO2 à l’occasion de la conférence de Glasgow.
Le déclenchement de la guerre en Ukraine est cependant venu rappeler la forte dépendance de nos sociétés et de nos économies vis-à-vis des hydrocarbures. En restreignant l’approvisionnement en gaz du marché européen, les Russes ont créé un déficit d’approvisionnement sur un marché régional qui a eu des conséquences mondiales sur le prix du gaz et, par extension, sur les prix du baril. Les importants bouleversements des marchés mondiaux de l’énergie causés par l’invasion russe se sont dès lors mis en travers des politiques de lutte contre le réchauffement climatique.
Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). Norbert Gaillard propose une analyse croisée des ouvrages de Michel Aglietta, Guo Bai et Camille Macaire, La course à la suprématie monétaire (Odile Jacob, 2022, 304 pages)et de Zongyuan Zoe Liu et Mihaela Papa, Can BRICS De-Dollarize the Global Financial System? (Cambridge University Press, 2022, 94 pages).
La contestation du dollar américain comme principale devise internationale agitait le monde académique et les milieux politiques et d’affaires avant même l’effondrement du système de Bretton Woods voici cinquante ans. Pourtant, depuis la grande crise de 2008, la dédollarisation est devenue un enjeu géopolitique majeur. Elle est précisément traitée par les ouvrages d’Aglietta et al. et de Liu et Papa. Les premiers étudient l’évolution du rapport de force financier et monétaire entre États-Unis et Chine, alors que les seconds mesurent la façon dont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont coalisés pour réduire l’influence du dollar.
Cette recension a été publiée dans le numéro d’été 2022 dePolitique étrangère (n° 2/2022). Hugo Le Picard, chercheur au Centre Énergie de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage dirigé par Juan Flores Zendejas, Norbert Gaillard et Rick J. Michalek, Moral Hazard: A Financial, Legal and Economic Perspective (Routledge, 2022, 230 pages).
Cet ouvrage collectif s’articule autour d’un concept économique essentiel : l’aléa moral, qui décrit une situation où une entité économique accroît sa prise de risque lorsqu’elle est partiellement ou complètement protégée de ses conséquences, par un dispositif d’assurance ou par un système de garantie explicite ou implicite.
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