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Le déclin franco-africain

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2022 de Politique étrangère (n° 3/2022). François Gaulme propose une analyse de l’ouvrage de Frédéric Lejeal, Le déclin franco-africain. L’impossible rupture avec le pacte colonial (L’Harmattan, 2022, 456 pages).

Dans ses relations avec l’Afrique, « la France passe son temps à s’autoflageller », regrettait un « haut diplomate » devant Frédéric Lejeal lors d’un entretien préparatoire à sa somme critique sur le « déclin franco-africain ». Mais son livre participe lui aussi de cet exercice délétère et contre-productif, surtout dans sa section finale qui dénonce pêle-mêle en France un racisme anti-Noirs dans l’art et la littérature, ainsi que l’ignorance sociétale du continent africain, bien que la classe politique et les dirigeants n’aient cessé d’exciper de leur proximité et leur sympathie envers cette partie du monde. La sensibilité blessée de l’auteur lui joue un mauvais tour, en sapant ce qui aurait pu être la solidité objective de son plaidoyer pour un sursaut nécessaire, pour un rapport à l’Afrique assaini et libéré de ce qu’il nomme le « pacte colonial ».

La France dans le bouleversement du monde

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps 2022 de Politique étrangère (n° 1/2022). Denis Bauchard, ancien ambassadeur, propose une analyse de l’ouvrage de Michel Duclos, La France dans le bouleversement du monde (Éditions de l’Observatoire, 2021, 320 pages).

Michel Duclos propose une riche synthèse sur la place et le rôle de la France dans un monde dangereux et déboussolé. La fin de la guerre froide a déréglé la boussole stratégique que le président de Gaulle avait « léguée à ses successeurs ». Il s’est ensuivi une politique étrangère française fondée sur la priorité européenne, la gestion de crise et un « incontestable rapprochement sur le plan opérationnel avec les États-Unis ». Mais il en a résulté une « érosion du consensus » qui présidait à notre politique étrangère. La victoire américaine sur le communisme s’est accompagnée d’une « désoccidentalisation du monde », en clair une perte d’influence de l’Occident liée au choc du 11 Septembre, à la gravité de la crise de 2008 et à la montée en puissance de la Chine, à quoi s’ajoutent les effets pervers de trop nombreuses interventions guerrières qui ont abouti, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, aux désastres que l’on connaît.

« Au Mali, l’erreur centrale de la France a consisté à prétendre favoriser le ‘retour’ d’un État malien »

Le 13 février, le journaliste Philippe Bernard a dédié sa chronique dans Le Monde à l’état des relations entre la France et le Mali, tendues, à quelques semaines des élections présidentielles françaises. Il y cite le dossier « Sahel : les sociétés contre l’État ? », publié dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (n° 4/2021).

« Une humiliation diplomatique et militaire en Afrique. Emmanuel Macron n’avait pas besoin de cela à quelques semaines de l’élection présidentielle. Les officiers putschistes au pouvoir à Bamako qui expulsent l’ambassadeur de France et attisent les sentiments antifrançais savent parfaitement à quel point la période est sensible. Les responsables russes qui déploient les miliciens du Groupe Wagner au nez et à la barbe des soldats français ne l’ignorent pas non plus.

Le piège africain de Macron

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2021-2022 de Politique étrangère (n° 4/2021). François Gaulme propose une analyse de l’ouvrage d’Antoine Glaser et Pascal Airault, Le piège africain de Macron. Du continent à l’Hexagone (Fayard, 2021, 272 pages).

Cet ouvrage entend relier la politique africaine aux enjeux intérieurs et non au reste de la politique étrangère, il inclut une interview très libre du président sur l’Afrique, en dépit des critiques qui lui sont adressées dans l’ouvrage. Celles-ci sont dominées par l’argumentation de la postface : Emmanuel Macron a voulu s’attacher durablement les jeunes de la diaspora africaine en France, mais ses déconvenues effectives risquent d’avoir un effet boomerang « dans l’Hexagone » et pour sa candidature à un second quinquennat.

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