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Belarus in Crisis

Cette recension a été publiée dans le numéro d’hiver 2023 de Politique étrangère (n° 4/2023). Catherine Iffly propose une analyse de l’ouvrage de Paul Hansbury, Belarus in Crisis: From Domestic Unrest to Russia-Ukraine War (Hurst, 2023, 304 pages).

Cet ouvrage, qui analyse synthétiquement l’histoire, l’économie, la politique et les relations extérieures de la Biélorussie, foisonne en réflexions pointues et captivantes – un livre particulièrement intéressant dans le contexte actuel.

Les analyses nuancées de l’auteur nous permettent de comprendre la crise politique d’août 2020 et ses conséquences majeures, pour le pays ainsi que pour l’équilibre régional et européen. Il explique la genèse des changements qui se sont exprimés dans les urnes et les protestations de rue qui ont suivi la proclamation par les autorités de la victoire du président Loukachenko dès le premier tour.

BRICS : les incertitudes d’un forum « alternatif »

Le numéro d’hiver 2023 de Politique Étrangère(n° 4/2023) est tout juste paru ! Nous avons le plaisir de vous offrir en accès libre l’article  « BRICS : les incertitudes d’un forum ‘alternatif’ », écrit par Julien Vercueil, chercheur au centre de recherches Europe-Eurasie de l’Inalco.

Le groupe des BRICS se présente aujourd’hui comme une plate-forme alternative à la gouvernance économique unipolaire caractérisée depuis les années 1980 par la domination des États-Unis et du G7. Son histoire montre pourtant qu’il en est directement issu.

Les BRICS : une brève histoire

L’acronyme BRICS s’inscrit dans la lignée des travaux des banques d’investissement anglo-saxonnes sur les « marchés émergents » (emerging markets). Ce terme est inventé en 1979 par Antoine van Agtmael, économiste d’une filiale de la Banque mondiale, la Société financière internationale, pour attirer les investisseurs occidentaux vers les marchés financiers des pays d’Asie du Sud-Est. La création du terme BRIC a donc tout autant servi à porter une analyse géoéconomique qu’à drainer les capitaux vers des produits financiers.

Guerre d’Ukraine : où en est l’économie russe ?

À la suite du sondage réalisé sur ce blog, nous avons le plaisir de vous offrir en libre accès l’article du numéro d’hiver 2023 de Politique étrangère (n° 4/2023) que vous avez choisi d'(é)lire : « Guerre d’Ukraine : où en est l’économie russe ? », écrit par Vladislav Inozemtsev, conseiller spécial pour le Russia Media Studies Project de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI) et directeur du Centre d’études post-industrielles à Moscou.

Lorsque Vladimir Poutine a donné l’ordre aux troupes russes de se lancer sur l’Ukraine en février 2022, nombre d’experts ont soutenu que l’économie russe allait entrer dans une crise profonde presque immédiatement, sous l’effet des sanctions occidentales, de dépenses militaires en hausse et de l’effondrement de la confiance des entreprises. Pourtant, la situation économique s’est améliorée en 2023, alors même que le rouble s’affaiblissait beaucoup face aux devises majeures et que le budget fédéral plongeait dans le rouge : produit intérieur brut (PIB) et revenus disponibles réels ont dépassé leurs niveaux d’avant-guerre. L’économie russe devrait croître de 2,7 % en 2023 et d’environ 1,1 % en 2024, sa croissance devant s’accélérer un peu en 2025-2026. La production industrielle est en hausse et les prévisions anticipant un épuisement des équipements militaires avant la fin 2022, ou un effondrement de la production pétrolière de 56 % en 2023, semblent désormais erronées.

Pensée et culture stratégiques russes

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne 2023 de Politique étrangère (n° 3/2023). Isabelle Facon propose une analyse de l’ouvrage de Dimitri Minic, Pensée et culture stratégiques russes. Du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine (Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2023, 632 pages).

Ce riche ouvrage, issu d’un travail de doctorat, repose sur une analyse approfondie et structurée de la littérature militaire russe des trois dernières décennies. Sa thèse centrale est celle d’un « contournement de la lutte armée » pour la réalisation des objectifs politiques. La pensée militaire russe privilégierait « l’évitement de la lutte armée interétatique » et accorderait un rôle central aux actions indirectes (militaires et non militaires) ainsi qu’aux mesures asymétriques (dans ou hors de la lutte armée), où les éléments informationnels et psychologiques occupent une place importante. Au terme d’une maturation dont l’auteur expose les étapes, le concept de guerre (dont les théoriciens militaires russes ont longtemps eu une vision « exclusivement armée ») s’est trouvé modifié par une ouverture aux « luttes non militaires ». Si la lutte armée est évidemment toujours prise en compte, elle doit être « brève et décisive ». Le concept de dissuasion stratégique, dont les définitions ont fluctué au fil du temps, incarne en soi cette évolution conceptuelle, qui marque a priori la victoire des « révisionnistes » sur les « traditionalistes ».

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